L’enfant terrible débarque comme un ouragan de créativité. De contorsionniste estonien à icône de la scène mondiale, Tommy Cash se démarque par ses performances surréalistes et ses looks absurdes. Rencontre avec un caméléon, métamorphosé en dandy, par nos soins.
11 heures aux abords de Paris, une silhouette longiligne surgit de nulle part dans le studio. Balenciaga oversize aux pieds et sourire solaire, décidément Tommy Cash n’a de cesse de nous surprendre. Car, oui, l’artiste protéiforme a le don pour choquer. Qu’il s’agisse de ses clips ambiance érotico-comique, de ses apparitions lors de fashion weeks – littéralement habillé en table à manger, ou en matelas vivant – ou encore de ses collaborations ubuesques avec Margiela et Rick Owens, décrire l’univers de Tommy semble aussi complexe qu’un Rubik’s Cube. Dans le noir. Les yeux fermés.
À seulement 33 ans, le chanteur a su se faire une place de choix dans les mondes de l’art. Pour lui, impossible d’imaginer la musique sans la performance qui l’accompagne, mais aussi les personnages qu’il vient puiser dans son histoire singulière. Tommy a grandi en Estonie et si, adolescent, il a parcouru les routes d’Europe avec sa troupe grâce à ses talents de contorsionniste, l’artiste ne s’attendait pas à trouver un écho aussi large à l’international. Si bien qu’il représente son pays à l’Eurovision. À l’occasion d’un shooting unique, nous avons eu l’occasion de découvrir quelques-unes des mille facettes du chanteur dans un mood mi-Gatsby, midandy, un nouveau rôle qui lui sied à merveille, sans surprise.
CitizenK Homme : Bonjour Tommy. Tu sembles très à l’aise dans cette ambiance années 1930, costume et bretelles. Pourtant on a plus souvent l’habitude de te voir dans des tenues très excentriques. Est-ce que tu te plonges facilement dans la peau de tes personnages ?
Tommy Cash : Facile ! Pour moi, tout ça, c’est comme changer de peau, de moi en moi. Chacun de nous est une mosaïque d’identités ; on les explore, les mélange, et puis, parfois, on les enfile comme des vêtements. J’ai grandi en Estonie à jongler entre les rôles : danseur, contorsionniste, musicien, artiste complet, ou hybride, un peu hors cadre. Ce look Gatsby ? Ce genre d’élégance rétro, c’est du théâtre, j’adore !
Tu as grandi en Estonie. Quels souvenirs gardes-tu de ta jeunesse, et comment on grandit dans cette ambiance post soviétique ? A-t-elle d’ailleurs influencé ta création ?
Depuis l’enfance, j’ai toujours été assez créatif. Par exemple, dans ma chambre d’adolescent, j’avais peint au spray un dollar immense sur mon plafond, et mon ordinateur était en plein milieu. Très vite, j’ai commencé à faire des freestyles de rap avec des amis, et surtout je dansais dans la rue pour partir faire des tournées en Europe.
*Cet article est issu de notre numéro de printemps 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*