Aussi lumineuse que son aïeul le célèbre Fred, fondateur de la maison presque centenaire, Valérie Samuel nous présente en exclusivité la nouvelle collection haute joaillerie. De nos jours, elle perpétue avec beaucoup d’entregent la personnalité attachante qui a marqué les esprits par son charisme et son sens de l’amitié.
Dès son plus jeune âge, elle gravite au cœur même de l’univers magique du bijou, découvrant les trésors de la chambre forte familiale. Comme son père avant elle, elle décroche un diplôme au GIA (Gemological Institute of America) de Los Angeles, suivant avec passion l’évolution d’une Maison réputée pour la qualité de son accueil. Les souvenirs se bousculent, de la magie du Soleil d’Or, un diamant jaune de 405,54 carats acquis en 1977, à ce voyage en solitaire à Katmandou en 1995 quand Valérie est mandatée pour livrer la dernière commande de la reine du Népal, une expérience pour le moins unique ! Associée à la maison depuis 1987, elle vogue ensuite vers d’autres cieux avant de la réintégrer en 2016 en tant que vice-présidente et directrice artistique : une sorte de cadeau du destin. On exhume les archives et une exposition se prépare. Elle aura lieu au Palais de Tokyo en 2022. La même année, une première collection haute joaillerie voit le jour. Baptisée “Monsieur Fred Inner Light”, elle se veut un hommage senti au rayonnement du génial aïeul. Tout en restant fidèle à sa vision et à sa philosophie, elle propose des réinterprétations contemporaines de lignes emblématiques, à travers six chapitres, de Force 10, lancée en 1966, à Pretty Woman, née en 1990, en passant par des bijoux dont les perles rappellent le côté novateur de Fred Samuel. Ce précurseur n’avait-il pas déjà misé sur le succès de la perle de culture dès 1936 ? Avec ce deuxième volet de la collection, Valérie Samuel célèbre la lumière idéale, celle qui a fasciné son grand-père, né en Argentine en 1908. Il a d’ailleurs laissé cette phrase qui résonne aujourd’hui de façon singulière : “Je plonge la tête sous l’eau, le soleil filtre à travers la masse limpide, tout à coup, la lumière d’un pays si lointain dessine un angle de rue, des marchands ambulants sur la plage immense, ma lumière idéale.”
CitizenK International : Pourquoi avoir choisi ce thème pour la nouvelle collection Fred Haute Joaillerie ?
Valérie Samuel : Je souhaitais convier chacun à un voyage en Argentine, là où la vocation de mon grand-père est née, tout comme sa passion pour la lumière et les couleurs. Mes arrière-grands-parents d’origine alsacienne étaient déjà joailliers à Buenos Aires. Ce retour aux sources m’a inspiré un deuxième chapitre vibrant et très coloré, une invite à l’évasion dans les pas de monsieur Fred, une façon aussi de célébrer son énergie créative.
Et où souhaitez-vous nous emmener plus particulièrement ?
J’ai immédiatement pensé à l’atmosphère joyeuse et au pittoresque du quartier de La Boca, berceau du tango, avec ses maisons bariolées, et deux bagues sont nées. Un grenat spessartite Fanta de 16 carats, d’une fulgurance solaire étonnante, rehausse la première aux épaules figurant des arches, un motif qui fait partie de l’ADN de la Maison Fred. La seconde figure un Toi et Moi flamboyant qui apparie un grenat -spessartite et un spinelle rouge de Tanzanie. Patchwork au pavage acidulé, les épaules pourraient suggérer les pas d’un paso doble endiablé. Même motif de l’arcade pour les boucles d’oreilles coordonnées qui misent sur l’asymétrie en associant des rubellites aux grenats mandarins, un parti que l’on retrouve dans le sautoir orné en outre d’un spinelle rouge de 10,04 carats. Un fermoir invisible libère un bracelet, autre exemple de versatilité assumée. Voilà qui complète en apothéose Blazing Audacity, une parure jubilatoire.
Le quartier de Montserrat, renommé pour son carnaval, m’a permis de valoriser l’artisanat local et ses textiles chatoyants aux motifs géométriques, qui se muent parfois en bracelets ou en talismans. Le tissage comme la trame ont été sublimés par nos artisans joailliers qui les ont transposés avec succès dans des bijoux transformables. Nos équipes qui sillonnent le monde ont sourcé une opale australienne de 17 carats dont les reflets infinis aux pouvoirs hypnotiques subjuguent le regard. Elle s’impose comme l’ornement central d’un tour de cou et retient une cravate amovible qui peut devenir bracelet. Ce véritable travail de broderie, assurément l’un des bijoux phares de la collection, a été serti de diamants, de tourmalines, de turquoises auxquelles se superposent des opales blanches d’Éthiopie à la délicate irridescence. Voilà qui provoque des jeux de feux et de transparences des plus aboutis. Même harmonie pour l’opulente bague à la tourmaline indigolite dont les parties terminales se dissocient afin de varier le porté, une pièce toute en virtuosité qui honore la ligne Exalting Joy !
*Cet article est issu de notre numéro d’Été 2024. Pour le lire dans son intégralité, vous pouvez vous procurer votre exemplaire en kiosque ou sur le site. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*