La dernière collection du couturier Gaurav Gupta nous emmène de l’ombre à la lumière. Une expérience cathartique pour son auteur.

La haute couture, jadis sclérosée dans la seule dimension franco-française, vit une révolution permanente depuis vingt-cinq ans. Après les Anglais et leur insolent panache au tournant du millénaire, les Hollandais et leur radicalité arty dès la décennie suivante, ce sont les couturiers indiens qui font désormais l’événement tous les six mois avec leur approche à la fois spectaculaire et spirituelle. Gaurav Gupta, la quarantaine conquérante, est le leader de ces créatifs qui mettent à bas les clichés sur un sous-continent qu’on aurait le tort de cantonner au style Bollywood. Sa collection hiver 2024-2025 baptisée Jyotirgamaya, exceptionnellement absente des podiums parisiens n’échappe pas à la règle.

CitizenK international : Qu’avez-vous voulu raconter avec cette collection ?

Gaurav Gupta : Le titre de la collection pourrait se traduire par “des ténèbres à la lumière”. Il s’agit d’un voyage spirituel qui est m’est également très personnel. Cela fait écho à la philosophie védique et au mysticisme de l’Égypte ancienne. Une transformation de l’ignorance vers la connaissance. Un sentiment que je connais bien pour l’avoir traversé récemment car, deux semaines avant le défilé, j’ai eu un accident qui m’a immobilisé. J’ai pu heureusement compter sur mes équipes pour mener le projet à son terme. Chaque pièce de cette collection est le reflet de cette expérience, de ce chemin de l’ombre vers une lumière intérieure.

*Cet article est issu de notre numéro d’Hiver 2024-2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*