Arrimé à un romantisme total dans la série d’époque The Buccaneers (Apple TV+) ou occupé à des jeux de séduction plus troubles – voir le torride My Fault London sur Amazon Prime –, Matthew Broome, acteur britannique de 24 ans, affirme une réjouissante voracité pour le risque.
CitizenK Homme : Vous avez débuté sur les planches, après une formation en art dramatique, avant de camper Guy dans The Buccaneers (adaptation d’un roman inachevé de l’Américaine Edith Wharton) puis Nick dans l’ultra nerveux À contre-sens : Londres. Quel regard portez-vous sur ces premières expériences aux antipodes ?
Matthew Broome : La première pièce dans laquelle j’ai joué de manière professionnelle (Scandaltown de Mike Bartlett au Lyric Theatre, à Londres, ndlr) a été très formatrice pour moi car j’ai pu observer le metteur en scène au travail, dans une adaptation constante du texte, avec une attention très précise à la cadence de nos propositions ; il y avait quelque chose d’extrêmement musical dans cet apprentissage. En rejoignant l’équipe de The Buccaneers, j’ai été confronté à une foule de choses à apprendre et considérer qui n’appartiennent qu’aux tournages. Après cette expérience intense de sept mois, j’ai retrouvé les planches pour une pièce au Shakespeare Globe, un lieu où on ne peut pas se cacher, et j’y ai puisé beaucoup de courage. Ce rôle m’a notamment permis de trouver ma place et mon ton pour la deuxième saison de la série, et d’éviter d’atténuer mon jeu afin de correspondre aux codes télévisuels. Les performances très vivantes, incarnées, sont celles qui m’inspirent le plus, car elles racontent notre complexité.
Dans The Buccaneers comme dans My Fault London, il est question de rapports de classe et de culture, de clash entre les États-Unis et le Royaume-Uni…
Kristine Frøseth, qui interprète Nan dans la série, est la première Américaine avec laquelle j’ai travaillé. Nos premiers pas dans le métier ont été très différents ; elle vient d’ailleurs de jouer son premier rôle au théâtre. C’est quelqu’un de très espiègle dont j’ai beaucoup appris. Lui donner la réplique, c’était comme s’engager dans une danse. Je retiens surtout qu’une grande partie de mon expérience intime se reflète dans les personnages que je campe et qu’il s’agit de savoir à quels endroits faire briller ma singularité dans le jeu.
My Fault London est une partition relativement physique, qui sollicite un rapport confiant au corps et à l’intimité. Comment l’avez-vous abordée ?
À vrai dire, le fait de devoir utiliser mon corps pour camper Nick m’a donné une matière très tangible avec laquelle travailler. Souvent, lorsqu’on prépare un rôle, on est assis avec son scénario, à réfléchir à la narration, aux dialogues, à explorer les nuances du personnage dans sa tête. Mais avoir à s’entraîner physiquement – apprendre à se battre, à danser, acquérir une nouvelle compétence physique – a été très libérateur. Sur l’aspect plus intime, tant pour la série que pour le film, nous étions accompagnés par une coordinatrice formée, ce qui nous a permis d’être au clair sur ce que nous voulions raconter à l’écran, de répéter et de nous sentir à l’aise lors des scènes de rapprochement.
Que vous réservent les mois à venir ?
Je suis en pleine préparation des deux sequels de My Fault London, pour lesquels je retrouve la même équipe géniale ! Je me sens vraiment en famille avec Dani Girdwood et Charlotte Fassler, les réalisateurs, et Asha Banks, ma partenaire de jeu. Dans l’intervalle, je continue à nourrir ma passion pour Denzel Washington – que j’ai récemment vu dans Othello de Shakespeare à New York, aux côtés de Jake Gyllenhaal. C’est un génie sur scène, une inspiration totale pour moi, et si je pouvais ne serait-ce que marcher très légèrement sur ses traces, ce serait merveilleux.
Founder & creative director : Kappauf
Artistic director & fashion editor : Laurent Dombrowicz
Photographer : Kosmas Pavlos
Talent : Matthew Broome
Interview : Laura Pertuy
Producer : William Romeo Production
Groomer : Alan Kitrell
1st photo assistant : Luke Johnson
2nd photo assistant : Paola De Luca
1st stylist assistant : Isreal Runsewe
2nd stylist assistant : Reza Zhiani
3rd stylist assistant : Stefan Sovilj
Runner : Wilson Tam