Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont déjà réalisé deux longs métrages inspirés de leurs propres expériences, Patients et La Vie scolaire. Pour leur troisième film, ils s’attaquent, avec Tahar Rahim, à un dossier plus périlleux : le biopic du symbole de la chanson française, Monsieur Aznavour.
De leur admiration pour la carrière de Charles Aznavour à la confiance que l’artiste a accordée aux deux réalisateurs de ce biopic, Grand Corps Malade et Mehdi Idir révèlent la genèse du film le plus attendu de cette rentrée.
CitizenK Homme : Jusqu’ici vous vous étiez inspirés de vos propres histoires pour vos films, qu’est-ce qui vous a attiré dans le parcours de monsieur Aznavour ?
Mehdi Idir : Il nous avait adoubés, il nous avait dit que si un film devait se faire, il voulait que ce soit Jean-Rachid [Rachid Kallouche, gendre de Charles Aznavour, ndlr] qui le produise et nous qui le -réalisions, il avait besoin de se sentir en confiance.
Grand Corps Malade : On a eu la chance de tous les deux bien le connaître. Moi j’ai chanté avec lui, on a fait plusieurs fois des duos, et ce film, on en a parlé avec lui ! C’était presque évident, on le connaissait, on avait une admiration incroyable pour l’homme qu’il était, l’artiste, le parcours. Ce projet est né avec lui, c’est ça, la genèse, qui est quand même assez originale. On a toujours eu sa famille derrière nous, on allait lancer le projet avec lui en se disant qu’il allait être notre consultant de luxe, on allait lui poser toutes nos questions, passer des week-ends chez lui. Il est mort juste au moment où on allait démarrer. Alors, on a laissé passer quelques années, mais on avait toujours très envie de faire ce projet, la famille aussi. Ils sont beaucoup venus sur le tournage.
Avait-il des souhaits particuliers que vous aviez déjà évoqués ensemble pour le film ?
M. I. : Ce dont il nous parlait le plus, c’était de se consacrer à l’avant-succès. Ce qui l’intéressait, c’était le parcours. Il voulait même que le film se termine au moment où le succès commence. Nous, on savait qu’il y avait d’autres faits importants ensuite mais la plus grande partie du film porte sur cette période. Il voulait que l’on évoque les galères, le fait d’être un fils de migrant, réfugié, qui devient le plus grand symbole de la chanson française. Il a tellement adoré ce métier et écrire, c’est ça qui l’a tenu. Nous, ce qui nous a passionnés, c’est de s’apercevoir que tout le monde connaît Charles Aznavour.
*Cet article est issu de notre numéro d’Automne 2024. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*