Sous l’impulsion créative de Caroline Scheufele sont nés les bijoux Chopard, aussi fabuleusement éthiques que sincèrement glamour. Rencontre avec une directrice artistique née pour briller.
Libérer des gemmes, les laisser étinceler à leur guise sur un clown joyeux et précieux ! Ainsi naissait en 1985 le premier bijou Chopard, un facétieux pantin en or né de l’imagination de Caroline Scheufele, et une interprétation des montres “Happy Diamonds” de la Maison. Au fil des esquisses de cette personnalité profondément créative s’est développé tout un univers joaillier tendre, ludique et scintillant. Celle qui, en redessinant la Palme d’or, a lié à tout jamais le 7e art et Chopard évoque ces précieuses étincelles qui l’animent.
CitizenK International : Chopard est une histoire de famille : vous co-présidez depuis 2001 la marque avec votre frère, Karl-Friedrich, et en assurez la direction artistique. D’où vous vient votre formidable inventivité ?
Caroline Scheufele : Tout remonte à mon enfance. Je suis tombée amoureuse de la joaillerie et du processus de création dès mon plus jeune âge. Je passais des heures à jouer dans les ateliers, à dessiner avec des centaines de couleurs toutes sortes de bijoux et de montres, tout ce qui sortait de mon imagination. Parfois, ma mère me permettait de l’aider dans le département des pierres précieuses. Pour moi, c’était l’endroit le plus magique du monde, où je pouvais toucher les pierres et sentir leur incroyable énergie.
Créer est une chose merveilleuse, mais c’est aussi un défi, qui exige de se réinventer constamment. En tant que créateurs, nous recherchons toujours quelque chose de nouveau. Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour créer, mais c’est un processus continu, souvent presque inconscient. Ainsi, j’ai toujours mon carnet de croquis à portée de main, même la nuit, à côté de mon lit. Une idée peut survenir à tout moment de la journée, par exemple pendant un dîner — je fais alors des croquis sur les serviettes de table !
En 1997, vous avez créé une nouvelle Palme d’or pour le Festival de Cannes. Comment avez-vous vécu cette aventure exceptionnelle ?
La Palme d’or recèle une symbolique qui m’est particulièrement chère. Elle illustre mon amour personnel pour le 7e art mais également l’accomplissement d’un rêve en tant que créatrice de haute joaillerie.
Tout a commencé en 1997, lorsque j’ai rencontré Pierre Viot, alors directeur du Festival de Cannes. Je regardais attentivement la Palme d’or exposée dans son bureau : une feuille de palme posée sur une pyramide en plexiglas. Lors de nos échanges, je lui ai dit que mon vrai travail était de dessiner des bijoux et lui ai proposé de redessiner la palme. Ce fut un défi fantastique et surtout un véritable honneur pour moi. J’en suis très fière encore aujourd’hui.
L’année suivante, lors de la cérémonie de clôture du festival, la nouvelle Palme d’or été dévoilée au monde entier sous une forme qui est encore la sienne aujourd’hui, réalisée grâce à Chopard. J’ai d’ailleurs ajouté une note personnelle, un petit cœur formé à la base de la tige de la Palme, qui témoigne de mon amour et de celui de toute la Maison Chopard pour le cinéma. Au-delà d’un “objet” précieux, la Palme possède une symbolique particulièrement importante dans le milieu du cinéma. Son aura s’étend au-delà des frontières pour célébrer le 7e art et consacrer les plus grands réalisateurs de ce monde. C’est avec une profonde humilité par rapport à cet “objet” unique que la Palme d’or est réalisée chaque année grâce à tout l’amour, la passion et le savoir-faire de nos artisans. Depuis 2013, elle est d’ailleurs fabriquée en or éthique certifié Fairmined, dans le cadre de notre démarche responsable “Voyage vers un luxe durable”.
*Cet article est issu de notre numéro de Printemps 2024. Pour le lire dans son intégralité, vous pouvez vous procurer votre exemplaire en kiosque ou sur le site. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*