RICK OWENS
Baptisée « Concordians », la collection automne-hiver de Rick Owens est avant tout un hommage au travail d’atelier réalisé dans la petite ville industrielle de Concordia, près de Venise, où le créateur américain met au point sers collections depuis 22 ans. Prodige des matières, Rick Owens les dompte au service d’une sensualité brute, parfois sauvage et propose à chaque saison de nouvelles silhouettes, cette fois longilignes et sculpturales. Au menu, des techniques que l’on a déjà vu chez lui mais aussi des partis pris inédits comme le latex travaillé en mille feuilles grâce au talent du maître BDSM Matisse di Maggio et des chaps rivetés du plus bel effet. Ce défilé, presque sage, évoque à la fois la noblesse, l’authenticité et la vulnérabilité.
RABANNE
La marque française dont l’image semble être constamment re-brandée semble être dans une forme d’impasse stylistique avec les collections développées par Julien Dossena (et ses équipes) depuis une dizaine d’années. Non pas que ce directeur artistique manque de talent, mais parce qu’il est difficile de s’attacher à une identité qui semble désespérément hors-sol. Aux premières collections d’où était totalement absente le fameux metal mesh signature de la marque en ont suivi d’autres où il était omniprésent. Pour l’hiver prochain, ce même métal vient à peine effleurer quelques robes et cède la place à des (fausses) fourrures pour Davy Crockett urbain(e)s. Certains looks sont très réussis, d’autres sont pratiquement illisibles à cause d’un stylisme inutilement compliqué. C’est d’autant plus dommage que les archives Paco Rabanne regorgent de trésors qui dépassent de loin les seules années space age.