INSTITUTION by GALIB GASSANOFF
Pour sa troisième collection (et premier défilé), le créateur géorgien Galib Gassanoff a choisi le cadre somptueux du Musée Bagatti Valsecchi et ses riches collections du Moyen-Âge et de la Renaissance. Cela en dit beaucoup sur les valeurs d’exception qu’il défend pour sa marque Institution basée à Milan. Baptisée « El », un mot turc désignant un groupe ou une communauté, la collection fait référence aux arts et techniques ancestrales du Caucase et des peuples en transhumance. Tissages et lainages sont ici au centre de l’attention, dans une véritable dimension couture. Les volumes, souvent imposants, semblent quant à eux inspirés par l’architecture brutaliste. Personne ne devrait s’étonner de voir Galib Gassanoff à la direction artistique d’une grande maison dans un avenir proche.
TOD’S
Inutile ici de chercher la dernière micro-tendance ou la proposition qui fera la mode de demain. Le propos de Matteo Tamburini est, au contraire, tout empreint de réalisme voire d’hyper-réalisme. Tod’s met cette saison l’accent sur le savoir-faire et sur le nec plus ultra quant aux matériaux utilisés pour cet opus sous influence BCBG. En beige, khaki et gris, animés par une touche de rouge vif, cette bourgeoise de saison ne veut ni trop en dire ni trop en faire avec son look. Le parti pris de la saison ? Des bottes très 70s, tout droit sorties d’un film de Luigi Comencini.
VERSACE
C’est parfois sous pression que les directeurs artistiques livrent le meilleur d’eux-mêmes. Chez Versace que la rumeur dit sur le point d’être vendue, Donatella excelle dans les citations au frère regretté (et à ses incroyables créations), remixées dans un beat contemporain. Pour l’hiver 2025/2026, elle s’est plongée sans remord dans les années Bruce Weber, l’âge d’or des signatures maison : le noir éclairé par des aplats de couleurs franches, la soie imprimée Barocco, la cote de maille, l’association du jean et du cuir, etc. Pour ce défilé, son meilleur depuis 2018, Donatella a fait l’impasse sur les supermodèles qui ont fait, elles aussi, l’histoire de la marque. Au fond, c’est sans doute mieux ainsi car la vraie star, c’est elle.