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MAX MARA - AUTOMNE/HIVER 2025-2026

MILAN JOUR 3

Par LAURENT DOMBROWICZ

MAX MARA

Chaque saison, Ian Griffiths prouve que « portable » et « inspirationnel » ne sont pas forcément antagonistes. Ce qui, par les temps qui courent, est déjà un talent en soi ! Son travail chez Max Mara, tout en précision, est de donner une humeur et une pertinence à un vestiaire tout ce qu’il y a de plus convenable : les ampleurs et longueurs généreuses (les plus beaux pantalons de la saison) côtoient une maille côtelée près du corps et une taille toujours étranglée par une ceinture de cuir double-tour. Son héroïne est au croisement de la fameuse sciura milanaise – une bourgeoise du quartier de Brera- et des sœurs Brontë errant dans la lande de leur Yorkshire natal. Pragmatique ET romantique, cette collection automne/hiver se décline bien évidemment en monochromes comme c’est très souvent le cas chez Max Mara, dont le fameux cascia, cette sacrée nuance de beige qui n’appartient qu’à elle. 

PRADA

 Miuccia Prada et Raf Simons questionnent la féminité d’aujourd’hui à travers une collection forte, voire clivante. Ils remettent au goût du jour cette fameuse « femme Prada » qui a émergé au milieu des années 90 et qui n’a cessé d’être commentée depuis. Les fameux codes bourgeois-intello sont donc hyper présents mais poussés dans leurs derniers retranchements, à la limite de l’abstraction, avec volumes exagérés retenus par des pinces et de fronces XXL. Les petites robes noires, plus parfaites les unes que les autres, sont un concentré de cette vision qui fait de Prada une éternelle avant-gardiste. 

FRANCESCO MURANO

Un premier défilé très réussi pour le jeune créateur demi-finaliste du prix LVMH édition 2025. Baptisée Equilibrium, sa collection trouve son parfait centre de gravité entre d’apparents contraires : transparent et opaque, mat et brillant, fluide et structuré. On retrouve bien évidemment les drapés auxquels il doit sa (jeune) carrière, faisant eux-aussi la jonction entre références antiques et modernité absolue.