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Diesel - AUTOMNE/HIVER 2025-2026

MILAN JOUR 2

Par LAURENT DOMBROWICZ

DIESEL

Dans une scénographie immersive de rave party dûment graffitée, le Brugeois Glenn Martens poursuit avec brio son discours mode pour le jeaner italien. Et, justement, le denim semble cette saison en retrait par rapport aux autres matières qui subissent à leur tour lacérations et autres sévices couture. Du tweed façon Chanel, aux vestes presque Bar, la montée en gamme est aussi évidente que cynique. La partition est d’autant plus réussie qu’elle explore d’autres territoires que la seule dimension textile : la mini-jupe devient ceinture et le pantalon se porte à ras le pubis, le plus souvent sur une culotte montante. Pour clôturer le défilé, divers jeux de trompe l’œil annoncent sans doute la prochaine prise de parole de Glenn Martens pour la Maison Margiela dont il vient d’être également nommé directeur artistique. 

FENDI

On n’a pas tous les jours cent ans ! C’est pourtant dans une apparente décontraction que Silvia Fendi fête l’événement avec le défilé de tous les superlatifs et prouve une nouvelle fois qu’elle n’a nul besoin d’un directeur artistique star à ses côtés pour amener la griffe à son meilleur. Plutôt que de se plonger de manière studieuse dans les très riches archives de la maison, elle a préféré faire appel à ses souvenirs -véridiques ou non- en mettant en exergue les plus belles techniques de la maison comme le patchwork et l’intarsia de cuir ou de fourrure. La démonstration est magistrale et éminemment luxueuse autant dans la conception de cette garde-robe ultra bourgeoise que dans son exécution. Le casting est lui aussi cinq étoiles avec des top modèles aux âges et aux corpulences diverses (Eva Herzigova, Penelope Tree, Yamin Le Bon,  Liya Kebede, Doetzen Kroes et Karen Elson étaient au rendez-vous) sans qu’il s’agisse pour autant d’un énième postulat politiquement correct. L’opulence italienne est ici bel et bien à son apogée. Auguri !