Comme la mode, le style auto se démode. Bien des courants, jadis porteurs gisent aujourd’hui sur le bitume. Le monospace ne séduit plus, le biodesign fait horreur, le custom est ringard, le 4X4 aussi. Mais attention, on n’est jamais à l’abri d’un retour de hype.
Le design automobile est presqu’aussi assujetti au diktat des tendances que le secteur du textile. Seule consolation, les courants se succèdent à intervalles largement plus espacès que dans la mode. Malgré tout, les fureurs d’antan sont nombreuses à avoir trépassé. Revenons sur quelques-unes d’entre elles.
LES MONOSPACES
Le temps où les automobilistes français se ruaient chez Renault pour commander des Scénic en veux-tu en voilà est révolu. Aujourd’hui, les monospaces, même compacts, ne font plus recette. Ces autos enflées, dotées de capots avant rikikis contrastant avec leurs habitacles aussi vastes que lumineux, ont été détrônées par les SUV. Pourtant, récemment encore, les familles étaient nombreuses à garer un Citroën Picasso, un Opel Zafira ou un Ford C-Max devant leur maison. Et puis, la mode est passée. L’image des monospaces s’est ternie. Appréciés notamment à l’époque par les “familles tradi”, ils ont vite été surnommés : “bétaillères à cathos”… Leurs conducteurs se sont aussi rendus compte qu’ils n’étaient pas tous plaisants à conduire. Pourtant, ces véhicules ont bien des atouts. Petits à l’extérieur, ils sont grands à l’intérieur. Leurs dossiers de sièges recèlent parfois des mini-tablettes rabattables comme dans les avions… Malin ! Leurs habitacles sont en outre modulables à souhait. On pouvait ainsi transformer la première série d’Espace en un charmant salon. Les sièges avant se retournaient (à l’arrêt bien sûr) et le siège central arrière était convertible en table basse.
LE STYLE BIODESIGN
Ce courant de design industriel s’inspire des formes de la nature pour la conception d’objets industriels. A priori, l’idée est bonne. Mais in fine, il a donné naissance en automobile à des modèles aux formes courbes et organiques souvent fort alambiquées, voire inquiètantes.
*Cet article est issu de notre numéro d’Hiver 2024-2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*