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LE NATUREL ÇA SE CULTIVE

Par MAÏTÉ TURONNET

Ce n’est plus une mode, un signal faible (comme disent les sociologues) ou un phénomène marginal, c’est une déferlante, une vague de fond. La bio beauty est partout, du home made au plus luxueux. Une révolution culturelle, sociale et politique.

L’histoire du bio, si on remonte un tantinet en arrière, commence à la fin du XIXe siècle dans l’empire austro- hongrois avec les grands mouvements ésotériques alors en vogue (Allan Kardec et Camille Flammarion en France, Gurdjieff en Arménie et en Russie, la Société Thulé en Allemagne, Aleister Crowley en Grande-Bretagne). Groupes secrets, vénération de la terre matricielle, célébration des solstices et des moissons, exaltation des mythes et racines ancestrales d’un peuple rural et immuable, encensés par des adeptes intellos, artistes, bourgeois, citadins, ne connaissant de la nature que ce que le romantisme leur en a légué.

*Cet article est issu de notre numéro d’Automne 2024. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*