×
Remi Besse au Printemps © Léo Aupetit

Arles, en marge des Rencontres

Par Justine Sebbag

Chaque été, les amateurs de photographie viennent fouler les pavées de la cité Arlésienne sous une chaleur écrasante à l’occasion des Rencontres – dont on vous livrait récemment une sélection d’expositions à ne pas manquer. Cette année, la curiosité nous a poussé à aller voir ce qu’il se passait en marge du festival. Au fil des discussions et des rencontres, nous avons compilé de bonnes histoires et de bonnes adresses. Visite (presque) guidée. 

  • Faire un tour au Printemps 

Lieu bien connu des étudiants de l’École nationale supérieure de la photographie (ENSP), l’ancien bar-hôtel-restaurant Le Printemps propose toute l’année des concerts, dj sets, workshops et projections. Cet été, en plus de l’exposition des élèves de l’ENSP, WIP (Work In Progress), les artistes Léo Aupetit et Yann Vajda ont construit un grand panneau d’affichage reprenant le principe des petites annonces afin de proposer des “rencontres à louer”. Une poignée de main, un numéro de téléphone et le tour est joué. Il n’y a plus qu’à attendre que l’on se porte volontaire pour louer cet espace faussement publicitaire. À la suite des artistes Louis Somveille, Remi Besse et N’ZO c’est du gâteau, ce sera au tour de l’illustratrice Tamaya Sapey-Triomphe de s’emparer du billboard à la mi-septembre. 

Le Printemps, 2 Av. La Fayette, 13200 Arles

  • Feuilleter les ouvrages de la librairie Offprint 

Située au cœur du centre ville à l’Arlatan, la librairie Offprint a été pensée comme une “vitrine des imaginaires contemporains”. Emboîtant le pas des avant-gardes et contre-cultures du XXe siècle, la sélection met en lumière des formats narratifs aussi originaux que subversifs. La librairie fait la part belle aux publications traitant de design, d’architecture, de culture visuelle et de sciences humaines, sans oublier les ouvrages relatifs à la programmation artistique du LUMA – dont elle dépend. Avec un choix pointu en micro-édition, beaux livres et affiches, on doute que vous partiez les mains vides. 

Librairie Offprint, 14 Rue du Dr Fanton, 13200 Arles

  • Visiter la Fondation Luma 

Inaugurée en 2013 par la collectionneuse et mécène suisse Maja Hoffmann, la fondation LUMA Arles se présente comme un campus de production et d’expérimentations artistiques. L’idée n’est donc pas de faire de ce riche espace – 11 hectares – un simple lieu d’exposition mais d’y inviter artistes, chercheurs, penseurs, designers et scientifiques à venir s’interroger sur la relation qu’entretient la culture avec les problématiques sociales et environnementales. Se faisant, comme l’indique le site de la fondation, LUMA a commandité et présenté le travail d’une centaine d’artistes, penseurs et innovateurs depuis sa création. En ce moment, vous pouvez – entre autres – y découvrir le second chapitre de l’archive d’Hans Ulrich Obrist dédiée à la poétesse Etel Adnan et les explorations expérimentales de l’artiste contemporain Julien Creuzet, qui se penche sur la relation entre centres et périphéries. 

Luma Arles, Parc des Ateliers, 35 Av. Victor Hugo, 13200 Arles.

  • Admirer le lac rose de Salin-de-Giraud 

Si vous êtes véhiculé, il serait presque criminel de rater le lac rose de Salin-de-Giraud, où vous avez de grandes chances d’apercevoir des flamants roses sur la route. À deux pas du lieu où s’est déroulé le défilé Jacquemus Le Papier et à seulement 40 minutes du centre d’Arles, ce lac offre une parenthèse aussi reposante que poétique. Sa couleur rosée vient de la concentration de micro-algues répondant au nom de ​​dunaliella salina. Et si à première vue, on croirait se trouver devant une gigantesque œuvre de land art, il s’agit bien d’un paysage naturel. De fait, après les récoltes de sel, les algues sont récupérées pour leurs propriétés anti-oxydantes, qui intéressent de plus en plus l’industrie cosmétique. 

Salin-de-Giraud, 13129 Arles

  • Déjeuner chez Inari

Tombée sous le charme de la ville d’Arles, la cheffe Céline Pham y a ouvert une table en juillet. Chez Inari, nommé ainsi en référence à la divinité shintoïste du riz et de la fertilité, on sert des produits issus du terroir local. Une cuisine française donc, agrémentée d’une touche vietnamienne héritée des parents de la cheffe. Niché dans une ancienne chapelle, le restaurant rappelle les bistrots d’antan grâce à son mobilier vintage chiné par la décoratrice Julie Barrau. La carte est courte, évolutive et de saison. Côté vins, la sommelière Rafaëlle Emery a composé une sélection de vins sains et bien faits. Ouvert tous les midi du mercredi au dimanche et les samedi soir, la jeune équipe d’Inari est aux petits soins. 

Inari, 16 Place Voltaire, 13200 Arles

  • Goûter à la glace cheval 

Le 22 juillet dernier, un rendez-vous des plus énigmatiques était donné par une joyeuse bande de touche-à-tout, pour déguster une glace cheval au Dépôt Athenoux. Derrière ce projet, Aomi Amae, graphiste et food designer, Lisa Brugiere, architecte et Niveau Zéro Atelier, collectif de création multidisciplinaire. Après avoir rapidement mûri l’idée sur une feuille de papier, les membres de Niveau Zéro se sont attelés à la fabrication d’un moule qui donne à la glace une forme de langue de cheval, figure symbolique de la Camargue. Le but ? Proposer un objet à la fois comestible et visuel. Répondant nombreux à l’appel, les visiteurs ont pu goûter aux saveurs rafraîchissantes – verveine, menthe, citron – de cette glace hors du commun. Si bien qu’il se prépare de nouvelles aventures pour la glace cheval, et pas seulement à Arles. Affaire à suivre.