Trois actu majeures pour le sweet home de Francis Kurkdjian, c’est-à-dire la Maison über chic qui porte son nom.
Francis Kurkdjian : D’aussi loin que je me souvienne, mon nom était difficilement prononçable et impossible à épeler pour la plupart des gens qui n’étaient pas, comme ma famille, d’origine arménienne. D’où ce surnom amical très vite adopté : Kurky, devenu le petit nom que mes amis encore aujourd’hui me donnent. Ça remonte à mon enfance. Et c’est bien de l’enfance que vient ce nouveau parfum. Ou du moins qu’il tente d’en retrouver l’esprit. L’idée, c’était de faire quelque chose de joyeux, qui ne se prenne pas trop au sérieux. À mon avis, le parfum se la joue bien trop grave, avec plein d’adjectifs considérables avec lesquels il n’est pas question de rire. Une affaire d’adultes. Mais où passe la légèreté de nos 10 ans, l’insouciance des genoux écorchés et des croissants à la récré ? Ici, j’ai voulu composer à contrepied du classicisme et j’ai fait une grosse boule de musc, comme un ballon, comme les bulles de savon parfumées que j’ai faites il y a quelques années, et tout autour j’ai collé plein de saveurs fruitées (pêche, framboise) façon bonbons Dragibus ou Krema. Pas trop sucrées non plus. Ça ne colle pas aux dents, c’est un peu crémeux, avec de la vanille aussi. Un doudou. Ce n’est pas prétentieux, et quand on en met le matin, on est un peu surpris avant de sourire parce que ça fait plaisir. Miam ou beurk, c’est ça, le parfum ! Et celui-ci, disons que c’est un sent-bonbon !
CitizenK International : D’où ces dessins rigolos sur l’habillage ? Et les jeux de mots autour de votre nom de famille ?
Oui, absolument. Ces gribouillis sont mon oeuvre ! Je dessine encore comme un gamin de primaire pas doué. Des bonhommes en bâton, des maisons carrées et des petits nuages comme de la barbe à papa. C’est très naïf, mais j’assume en riant. De même, Kurdj ? Kurj ? Kudj ? etc. Non : Kurky !
*Cet article est issu de notre numéro de printemps 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*