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Touils

TOUILS, IMPRESSIONNISTE DES TEMPS MODERNES

Par ZOÉ TEROUINARD

Touils, c’est un peu le fils spirituel de Van Gogh et de Damien Hirst, période cerisiers. Avec ses triptyques XXL et son amour de la couleur, le jeune artiste de 28 ans fait revivre la peinture de paysage, délaissée depuis quelque temps par les institutions au profit de portraits hyperréalistes. Battant à fleur de peau, Touils peint comme il respire et couche son émotion sur la toile, sans filtre ni pudeur, nous invitant à voyager autour du globe, des rues animées de Lille aux places marocaines en passant par la campagne japonaise. Une façon de se dévoiler au monde en douceur, lui avec qui la vie n’a pas toujours été tendre. Malgré tout, les difficultés, Touils n’en a que faire et en est convaincu : “Une vie sans défis est une vie ennuyeuse”. Alors qu’il s’apprête à exposer à la Maddox Gallery de Londres, nous avons rencontré cette future star de la peinture le temps d’une Karte Blanche à son image : résiliente et colorée. 

Tu parles beaucoup de résilience pour te qualifier, ou qualifier ton travail…

La résilience, c’est une notion qui tient une place très importante dans mon travail d’artiste. Pour moi, c’est la capacité à surmonter les obstacles. Mon passé a été marqué par un grand nombre de difficultés, des périodes très sombres que j’ai dû surpasser pour avancer. Mais c’est aussi grâce à tous ces moments compliqués que j’ai su me développer et évoluer en tant qu’artiste et en tant qu’être humain. 

Tu es né à Oujda, au Maroc, où la tapisserie tient une grande place. Est-ce que tu dirais que cet héritage a influencé ton travail ? 

La tapisserie occupe une place significative dans la culture marocaine, et j’essaie de traduire ce savoir-faire dans mes créations à travers leurs structures, leurs textures et leurs profondeurs, oui. 

Comment arrives-tu techniquement à reproduire une impression de textile dans ta peinture justement ? 

Grâce à l’utilisation de plusieurs matériaux. Je mélange de la peinture à l’huile, de l’acrylique et du pastel, et tout ça crée du relief et donne justement cette impression de tapisserie.

Tu as l’air d’être très inspiré par le voyage dans tes tableaux. D’où te vient cette inspiration ? 

Je suis un amoureux des paysages du monde. Les ponts, les lacs… J’aime voyager ! Depuis tout petit, mon rêve, c’est d’explorer le monde, découvrir les cultures de différents pays. J’essaie de faire voyager à travers mes œuvres. Actuellement, je travaille sur une série tournée autour du Japon, où je mets en scène la culture nippone, les temples, etc. Je trouve que c’est tellement riche ! Après ça, j’aimerais faire la même chose sur la France, puis sur le Maroc. J’espère que ce voyage n’aura pas de fin ! (rires)

Tu es très actif sur TikTok, et tu mets souvent en avant le fait que tu sois d’origine maghrébine, toujours avec humour. Tu parles de toi comme d’un “rebeu distingué” parce que tu fais de la peinture par exemple. Est-ce que tu penses que c’est difficile d’être arabe dans le monde de l’art ?(Rires). Effectivement, être un Arabe dans le monde de l’art, c’est difficile ! Mais je prends ça comme un défi, tout simplement. La vie sans défis, c’est ennuyeux ! Avoir des difficultés, ça permet d’évoluer, de s’ouvrir. Moi, je sais que rien ne m’empêchera de continuer et d’avancer, et de réussir dans ce que je fais. J’espère que cette aventure sera riche en émotions et que je vais réussir à atteindre mes objectifs.


Vidéaste : Ervin Chavanne
Journaliste : Zoé Terouinard
Merci au restaurant Bonhomme pour l’accueil