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Florentin Glémarec et Kevin Nompeix d'Egonlab

L’UNION FAIT LA FO/ARCE

Par LAURENT DOMBROWICZ

En mode comme ailleurs, est-ce qu’à plusieurs, c’est vraiment meilleur ? Le collectif signe-t-il réellement la fin des ego ? Réponses en pointillés.

En français comme en anglais, le créateur (the designer) est celui qui imagine le monde. En tous cas le sien. Il y a du démiurge en lui. Pour créer, il faut donner de sa personne et donc, forcément, imposer un point de vue. Dans un panorama créatif chargé — Diana Vreeland disait déjà au milieu des années 1970 que l’humanité n’avait pas assez de dos pour porter autant de vêtements —, les visions singulières sont bienvenues et les arguments pour les défendre le sont encore davantage. Cette forme de leadership nécessite une bonne dose d’ego, sans que les caprices y afférant ne fassent nécessairement partie du cortège. Ceux-ci sont pourtant, à tort ou à raison, associés au job et à un certain folklore de la mode. Pour être compris, suivi, respecté voire adulé, certains excès sont admis. Karl Lagerfeld avait compris la partie presque fictionnelle de son personnage de couturier, entre dandysme de bon aloi sur les plateaux télé et déclarations grossophobes tonitruantes. Au jeu de la provoc’ et des dérapages incontrôlés, d’autres ont moins réussi, sauf en ce qui concerne leur sortie de route. Ce pouvoir créatif et médiatique peut-il être partagé et si oui, à quel prix ? Car sharing is caring, comme le disent les Anglo-Saxons. La notion de collectif commence très logiquement avec le duo. Frères, amis, amants ou maris, la liste des tandems de mode est bien fournie.

*Cet article est issu de notre numéro de Printemps 2024. Pour le lire dans son intégralité, vous pouvez vous procurer votre exemplaire en kiosque ou sur le site. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*