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Collaboration entre la griffe Au Départ et l’Orient-Express Crédit Photo: D.R

La toile Fauré Le Page déclinée sous toutes ses formes

Par LAURENT DOMBROWICZ

Les griffes historiques se font la malle.

On ne présente plus Louis Vuitton, qui fête tout juste son bicentenaire, Goyard et sa célèbre goyardine, Moynat et ses fonds arrondis qui épousent la forme du toit des sportives d’avant-guerre, sans oublier le très royal Delvaux, tous malletiers à leurs débuts. Pour toutes ces marques, le bras des élégant(e)s à largement supplanté les limousines avec chauffeur et plus encore le pont des transatlantiques. L’art du voyage recèle d’autres trésors, plus ou moins méconnus ou mésestimés. Arquebusier et fourbisseur depuis 1717, la maison Fauré Le Page, fondée par Louis Pigny, a servi et survécu à tous les régimes et toutes les révolutions. Des princes russes à Philippe Égalité, des dizaines de têtes couronnées ont fait appel à son artisanat exceptionnel pour les sabres, les fusils et les objets maroquiniers qui s’y rapportent.

Aujourd’hui, avec son slogan « Armé pour séduire », Fauré Le Page décline sa toile signature sur une collection de sacs et cabas où le flingue devient un motif pop, presque abstrait. Sans afficher un tel continuum créatif, d’autres marques s’appuient pourtant sur un passé prestigieux et une histoire riche en détails et anecdotes. C’est le cas de Au Départ, malletier créé à Paris en 1834 et développé par les frères Bertin à partir des années 1870. Comme ses concurrents précités, la marque imagine sa toile à monogramme géométrique au début des années 20, avec l’essor du tourisme de grand luxe, puis un logo dans le plus pur style Art déco. Déconnectée de son époque, la maison fusionne avec Moynat en 1965, cesse de produire en 1976 pour renaître de ses cendres en 2019. Pas de chance, puisque l’année suivante le monde s’immobilise, réduisant quasi à néant l’industrie du voyage d’agrément.

Nouveau départ donc, avec une ligne de sacs, malles et accessoires de grand luxe d’où émane un puissant parfum d’années folles. D’ailleurs, la marque a imaginé le parfait nécessaire pour voyager à bord de l’Orient-Express, la mythique ligne ferroviaire fondée par Georges Nagelmackers en 1883. En voiture !