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©LUX publicité - Audrey Hepburn. Crédit : Unilever

Le skincare passé au filtre de l’âge d’or d’Hollywood

Par Nalla El Shekshaky

Nous nous doutions bien que les secrets de beauté de Marilyn Monroe étaient plus complexes que quelques gouttes de Chanel N°5 au coucher. Point skincare des icônes de l’âge d’or hollywoodien.

En matière de beauté, les célébrités sont souvent érigées en modèles à suivre. Entre le partage de leur routine de soin sur les réseaux sociaux et le pullulement de leurs marques de cosmétiques, elles nous abreuvent de conseils pour être toujours plus beau/belle. Il semblerait que l’accès au tapis rouge donne un passe-droit à l’expertise de l’épiderme. La faute à qui ? A notre fascination incurable pour les secrets de leur teint radieux, souvent plutôt dû à la performance des filtres et autres logiciels de retouches. N’en déplaise aux anciens, cette malheureuse obsession ne date d’hier. Le skincare était également une affaire très sérieuse des stars du vieux Hollywood.

Influenceuses avant l’heure

Hollywood et le monde de la beauté, c’est une vieille histoire d’amour, émulée lors de l’âge d’or du cinéma américain que l’on situe communément des années 30 à 50. A l’heure de la révolution technicolor, la société a pu admirer en couleur le grain parfait de ses idoles et désirer en percer les secrets. La marque Lux s’est alors imposée comme le « savon » du cinéma, avec des égéries comme Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Mae West, Elizabeth Taylor et bien d’autres.

Loin du suggestif, les publicités de cette époque optaient pour des liens très explicites entre la star et le produit en affirmant que ledit nettoyant était la recette de sa parfaite complexion. “9 actrices d’Hollywood sur 10 utilisent le savon LUX”, comme l’affirmait la publicité de l’époque, difficile d’être plus clair.

Le marketing beauté d’alors reposait sur l’influence de ses grandes dames, quand il ne jouait pas avec les sentiments des consommatrices. Beaucoup de publicités de beauté misaient sur leur désirabilité auprès de la gent masculine.

Erno Laszlo, le véritable secret d’Hollywood

Derrière les projecteurs, le véritable magicien épidermique de la vallée californienne était un dermatologue hongrois du nom d’Erno Laszlo. Si vous connaissez peut-être sa marque, aujourd’hui toujours en vente, ses exploits à l’écran vous sont peut-être inconnus.

C’est avec la princesse Stéphanie de Belgique que le médecin commence son destin cosmétique à la fin des années 20. Faute de devenir impératrice, l’héritière sans trône avait pu se consoler d’une peau de bébé. Après la guerre, c’est à Hollywood que l’homme d’affaires prospère et compte parmi ses clientes les illustres Grace Kelly, Marilyn Monroe ou encore Audrey Hepburn. Cette dernière allait jusqu’à dire qu’elle devait “50 pour cent de sa beauté à sa mère et les 50 pour cent restants à Erno Laszlo”. Rien que ça.

Le Makeup Museum de New York a révélé en mai 2020, à travers une vidéo Instagram, la routine skincare de Marilyn Monroe conseillée par le dermatologue des stars. Il réservait en effet à sa clientèle d’exception des ordonnances personnalisées détaillant chaque étape, du matin au soir, du rituel de soins à adopter. La légendaire blonde indiciaire utilisait ainsi le toner teinté Shake It de sa marque ainsi que les produits de la ligne Active Phelityl, adaptés à sa peau sèche. Un pot de crème de cette gamme aurait même été retrouvé sur sa table de chevet à sa mort, signe de sa dévotion absolue aux talents du Hongrois.

Des pratiques curieuses qui reviennent à la mode

Nos starlettes d’Hollywood avaient parfois des solutions qui nous paraissent aujourd’hui curieuses pour garder leur peau de pêche. L’actrice aux yeux violets Elizabeth Taylor était connue pour se raser le visage afin d’illuminer son teint. Une pratique qui revient aujourd’hui sur le devant de la scène, notamment grâce à l’influence de l’Asie. Allant à l’encontre des carcans genrés, le “dermaplaning”, ou le rasage du visage féminin, serait ainsi la recette miracle d’une peau profondément exfoliée.

Autre pratique vintage à la mode, le “double cleansing”, en français double nettoyant, qui consiste à appliquer un corps gras puis un savon afin d’enlever tout résidu de maquillage. Dans les années 40 et 50, les femmes ne juraient que par la Cold Cream de la marque Pond’s pour cette première étape de toilette.

A Hollywood, c’était plutôt le label Woodbury qui faisait rage avec pour ambassadrices l’actrice Heidy Lamarr ou encore Rita Hayworth, pour ne citer qu’elles. Aujourd’hui, des marques comme Clinique, Nuxe ou encore le coréen Erborian ont sorti leurs propres versions du baume nettoyant.

Dernièrement, ce sont les bandes adhésives contre les rides qui redeviennent tendance sur les réseaux. Empêchant le muscle de bouger et étendant la peau, cette pratique s’est popularisée avec des produits comme les Hollywood Wings Wrinkles distribués dans les années 50. Bien que son efficacité soit controversée, il reste intéressant de voir ce retour vers une certaine simplicité, loin des injections de botox ou d’acide hyaluronique.

Votre connaissance des secrets de la beauté des stars du vieux Hollywood ne serait pas complète sans cette dernière révélation d’Audrey Hepburn. L’actrice a fait réciter lors de ses funérailles un poème de Sam Levenson disant que “la beauté d’une femme n’est pas dans son maquillage, mais dans la vraie beauté de son âme. C’est la tendresse qu’elle donne, l’amour, la passion qu’elle exprime.” De belles paroles que l’on vous laisse méditer…le visage décontracté.