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WEINSANTO, PFW, SS23

SEMAINE DE LA MODE DE PARIS PRINTEMPS/ÉTÉ 2023

Par Laurent Dombrowicz

WEINSANTOTOUT INCLUS !

En apéritif de cette semaine de la mode, dont le premier jour est dédié aux marques émergeantes, Victor Weinsanto propose un « cabaret de jour » qui refuse de choisir entre costumes régionaux revisités et humeur post punk. De la Grande Dame à Allanah Starr, toute la faune queer parisienne est sur le podium puisqu’il s’agit d’une nouvelle norme. On leur préfère cette fois ci les collègues créateurs que Victor a également castés : Charles de Vilmorin, Michaela Stark, Florentin Glémarec & Kevin Nompeix (le duo d’EgonLab) et Vincent Pressiat avaient joyeusement répondu présent.

À L’EAUBOTTER

Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter décrivent leur marque comme « aquatique ». Le duo caribéen parlent de fait de leur identité insulaire, dénonçant la pollution des océans depuis leurs débuts. Cette collection été 2023 baptisée « Sea Plastic » n’y fait pas exception, faisant la part belle aux matériaux recyclés dans une allure ultra contemporaine. Les trenchcoats sont transformables et le motif cœur est réinterprété façon couture sur les vestes et robes monochromes. Des pièces en maille ont été réalisées à partir d’algues et le plastique (du moins son ersatz éco responsable), s’invite à tous les étages : sacs tout juste sortis du réfrigérateur, sneakers high tech devenus sculptures et condoms XL remplis d’eau qui deviennent moufles le temps d’un défilé.

CÔTÉ COURDIOR

Coup de jeune chez Dior avec une collection très dynamique, malgré le grand personnage historique convié cette saison par Maria Grazia Chiuri. Catherine de Medicis, florentine devenue régente de France, donne à la collection ses corsets très XVIIè (siècle, pas arrondissement), ses crinolines parfois ratiboisées en minirobes, les cothurnes compensées et l’usage immodéré de la dentelle. On y a également vu le fantôme de Marie-Antoinette, période Hameau, avec ses robes campagnardes « toutes simples » et son langage floral que l’on croirait échappé d’une gravure de Redouté. Réalisée par l’artiste Eva Jospin, la scénographie évoquant les grottes baroques des châteaux italiens et français appuyait merveilleusement le propos.

BLONDEPRESSIAT

La rencontre de Marilyn et de Iggy Pop sous le haut patronage de Divine, ainsi pourrait-on résumer la collection high octane du jeune et talentueux Vincent Garnier Pressiat. Club kid à mort, il revendique ses inspirations et influences qu’il traduit par des vêtements d’aujourd’hui, parfois simples, parfois alambiqués mais toujours parfaitement accessoirisés.

En noir et blanc, comme la plupart des collections proposées cette saison, le nouveau cru Pressiat se consomme cul sec.