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Photo : Mathis Renaud

#SAUVONS L’INTERNATIONAL : ENTRE FÊTE ET SURVIE

Par CAMILLE LAURENS

L’International, lieu emblématique des nuits parisiennes depuis 2008, lutte pour sa survie. Début 2024, un défaut de construction a révélé un plafond en danger, entraînant des mois de fermeture, des travaux temporaires et une tentative de maintien à flot grâce à des concerts hors les murs.

Mais aujourd’hui, la sentence est tombée : l’aide tant espérée du Centre National de la Musique (CNM) et de la Ville de Paris a été refusée. Les caisses sont vides, les fonds manquent cruellement, et la scène underground parisienne vacille à l’idée de perdre cet espace de liberté, de découverte et de professionnalisation musicale. Si la scène reste muette, c’est un pan entier de l’âme culturelle de Paris qui s’éteint. Et ce ne serait pas le premier lieu à souffrir de la crise : on pense notamment au cinéma La Clef, en plein cœur de Paris, mais aussi à La Mutinerie, bar lesbien iconique…

Mathis, l’un des deux programmateurs du lieu, résume la situation :

« Nous avons fait un recours contre ce refus de subvention en novembre 2024. Dans ce cadre, nous avons pris rendez-vous avec la Ville de Paris et le CNM pour échanger et prendre des engagements. Le mois dernier, nous les avons rencontrés à propos du dossier CNM/mairie. Nous avions le sentiment qu’ils étaient disposés à nous aider, mais tout repose sur la décision du CNM. Nous essayons aujourd’hui d’obtenir un nouveau rendez-vous pour discuter des solutions si l’aide venait à être définitivement refusée. »

Paris reste une fête

Pourtant, L’Inter refuse de mourir en silence. Sous le slogan “L’Inter Déter”, l’équipe entame un ultime round pour sauver le lieu. Le recours auprès du CNM est en cours, et dès le 7 février, le rez-de-chaussée a rouvert ses portes. Les concerts sont interdits ? Qu’importe ! DJ sets, Cluedo géant, tournois de fléchettes : l’appel est lancé aux âmes créatives de la capitale. La mission est claire : faire vivre le lieu à tout prix.

Plus qu’un simple espace festif, L’International est un symbole de la scène indépendante, un refuge pour les artistes. Alors, buvez un verre, partagez ce cri d’alarme et surtout, venez !

« Pour nous soutenir, plusieurs options sont disponibles : la réouverture du 7 février s’est faite avec une programmation DJ, interdiction de concerts oblige. Cette soirée a marqué une belle vague de soutien, avec de nombreux artistes et un public venu en masse. Dans les prochains jours, une campagne de crowdfunding sera lancée pour tenir bon et envisager d’autres financements pour les travaux. Un appel a également été lancé à tous les organisateurs partenaires pour proposer des événements de soutien : marché de créateurs, concerts, tournois de fléchettes, DJ sets ou encore ciné-club.» conclut Mathis.

Parce que Paris sans l’Inter, c’est un peu moins de fête et beaucoup moins d’espoir.