CHANEL

Pour son avant-dernier défilé de prêt-à-porter avant l’entrée en scène de Matthieu Blazy, le studio Chanel a choisi un emblème intemporel de la maison : le ruban de satin noir. Décliné à l’infini, y compris dans une scénographie rappelant le gigantisme de Richard Serra, il n’est pourtant pas le seul invité de la saison. Bon nombre d’autres signatures sont conviées dans une version ludique comme les perles géantes, présentes du sautoir au talon. Le tulle qui recouvre les tailleurs courts, le tweed monochrome et la maille jacquard évoque le parisianisme primesautier d’une Sonia Rykiel tandis que les enveloppes en cuir matelassé, elles aussi surdimensionnées, évoquent ostensiblement les années Karl Lagerfeld

MIU MIU

Pour l’automne-hiver prochain, Miuccia Prada frappe (à nouveau) très fort avec une collection qui questionne les clichés féminins en revisitant des pièces archétypales comme la fourrure, les broches dorées, le tailleur, la lingerie etc. Le stylisme, signé de la géniale Lotta Volkova, le casting et la direction artistique du défilé magnifient le propos créatif sans jamais l’étouffer. Dans cette vision à la fois généreuse et cynique, la sciura milanaise, la parfaite ménagère des années 60 et l’héroïne Lynchienne ne font plus qu’un(e). Hors effets de podium, cette garde-robe intelligente reste portable, ce qui explique sans doute le grand succès de la griffe depuis plusieurs saisons.