VALENTINO

Pour sa troisième collection de prêt-à-porter Valentino baptisée Le théâtre des Intimités, Alessandro Michele enchante ses fans et énerve ses contempteurs qui lui reprochent de faire la énième reprise de lui-même. Il ose un défilé dans des toilettes publiques stylisées, déclinant ses obsessions à la sauce Valentino : pois, dentelle, volants, motif Arlequin etc. La silhouette semble se préciser, citant les années 60/70/80 dans un spectre logique mais en toute fantaisie. Sous sa houlette, la bourgeoisie du beige devient cinématographique, presque subversive. 

BALENCIAGA

Il n’est pas exagéré de dire que Demna (Gvasalia) a révolutionné les notions de luxe, de communication et de direction artistique durant ses dix années aux commandes de Balenciaga… s’y brûlant parfois les ailes. Le créateur géorgien n’a jamais prétendu dévier de ses racines street conceptuel, cette honnêteté lui valant autant de respect que de quolibets. Il est évident que cette décennie lui a également permis de se familiariser davantage avec le tailoring, une autre spécialité Balenciaga qui n’a pourtant pas toujours de réalité en boutique. L’exercice lui sied pourtant bien, en témoigne la collection automne/hiver qui débute avec des costumes tirés à quatre épingles. L’oversized, lorsqu’il est aussi bien maîtrisé est également très réussi, faisant oublier les multiples itérations denim, doudounes, tracksuits et autres T-shirts dont l’interêt reste à prouver.