Alors que le rideau de la Fashion Week parisienne vient de tomber, retour sur les enseignements mode de cette édition riche en couleurs et en jeux de textures avec, pour l’hiver prochain, la promesse de looks toujours plus couture. Explications.
Cela n’aura pas échappé aux yeux aguerris. La semaine de la mode parisienne, clôturant du 26 février au 5 mars les présentations des collections de l’automne-hiver 2024/25, avait des allures de haute couture ! Germanier, qui a ouvert son défilé avec la drag-queen française La Grande Dame, nous a présenté une collection qui, entre perles XXL, robes courtes, longues, à plumes d’autruche, chapeaux dignes du Moulin Rouge et mille couleurs, nous donne envie de faire la fête et d’être toutes les facettes d’une boule disco. Givenchy nous a dévoilé des tailleurs, bustiers et autres robes à traîne qui provoquent en nous le désir d’être LA perle rare parmi cette marée de pièces plus uniques les unes que les autres. Schiaparelli, entre camaïeux de noir, beige, blanc et kaki, incruste des corsets dans les manteaux et n’a pas peur de mélanger le velours au jersey. Par ailleurs, vous feriez mieux de ne pas laisser de “tresses“ derrière vous, car elles risqueraient de se retrouver à votre cou. Chez Issey Miyake, l’explosion de couleurs défie la dépression hivernale en mariant volumes à en perdre la tête (littéralement, on se perd dans des volumes d’exception), motifs, drapés, plissés et maille. Chez Vivienne Westwood, Andreas Kronthaler nous fait voguer sur des eaux punk en revisitant le tartan iconique de la maison, en mélangeant les genres, en nous faisant prendre de la hauteur avec des cuissardes et épaules oversized et en mettant sa mode sens dessus dessous avec des sous-vêtements par-dessus les pantalons. Elie Saab, quant à lui, nous donne envie de passer notre hiver au Ritz avec des pièces d’une élégance bien connue de la maison entrelacées avec des teintes joyeuses telles que du rose ou du violet. La légèreté des capes en mousseline ne fait qu’un avec de longues robes bustier à la traîne drapée. La mode Comme des Garçons nous fait perdre la tête avec une collection digne de la mode du Versailles de Louis XVI pointilleusement déconstruite, à travers des volumes rocambolesques mélangeant cuir et latex. Chez McQueen, les tailleurs sont plus que “basqués“, la taille est marquée, les cols en grosse maille nous font nous sentir comme emmitouflés dans des gros pneus en crochet et, sous nos tailleurs en laine, des chemises de cuir nous protègent du froid. Balenciaga, dont le biopic a fait son apparition sur nos écrans (via la plateforme Disney+) le mois dernier, nous donne envie de se déhancher avec des “épaulhanches“ (contraction d’épaulettes et hanches) mais aussi de rester bien au chaud dans des tailleurs donnant l’impression d’enfiler ceux de nos papas ou encore dans de longs manteaux à la construction impeccable. Enfin chez Noir Kei Ninomiya, retour dans la cour de récréation avec une version miniature des cerceaux multicolores qui arborent des ensembles de cuir et jersey, gare aux cols pelle à tarte qui risquent de déterrer une multitude de cravates et, le dimanche, c’est visite interactive du musée du Vitrail avec des tops, robes et chapeaux qui font transparaître une multitude de couleurs.
Mais pas de panique ! Cette semaine de la mode parisienne laisse aussi place à du prêt-à-porter digne de ce nom. Les ensembles sont nos amis cette saison. Chez Dawei, qu’ils soient conçus pour l’homme ou la femme, en lamé ou en laine, il y en a pour tous les goûts. “Miss Dior“ réintroduit la taille basse, que ce soit sur des jupes courtes, longues, corolles ou bien sur des pantalons à pli cassé. Dior qui ne risque pas d’avoir froid aux yeux cet hiver avec ses casquettes à visière et chapeaux dignes des meilleurs films de gangster nous faisant de l’ombre à nous-même. Du côté de Dries Van Noten ou bien Sacai, le layering (à savoir l’art de la superposition) a résolument trouvé sa place dans nos armoires. Chez Dries Van Noten, on n’a pas peur de mélanger les coupes, les couleurs et les matières afin d’être le plus “classy comfy“ possible avec des tenues accessoirisées de grands sacs ou de bottes hauteur genou. Chez Sacai, les manches prennent le dessus et les cuissardes plus grandeur que nature ne risquent pas de laisser passer les vents frais de décembre. Qui dit hiver, dit cardigan, et Marine Serre fait un clin d’œil aux année 1950 avec sa réédition personnelle du twin-set qu’elle présente de manière plus que littérale en dégotant deux jumelles identiques qui ont défilé avec des versions différentes de cet ensemble. Côté innovation, digne des meilleurs scientifiques, le duo Coperni nous surprend encore une fois avec une nouvelle édition de son iconique sac « Swipe », pesant seulement 33 grammes, composé à 99% d’air et 1% de verre et pouvant supporter jusqu’à 12 kilos. De quoi nous donner envie de prendre notre envol ! En parlant de savoir-faire, Chanel nous propose de la maille si bien travaillée que ses motifs semblent sortir d’impression. Peut-on dire que Virginie Viard nous a encore “impressionnés“ cette saison ? Miuccia Prada nous propose quant à elle du classique chic, représentatif de la maison, avec des coupes droites, androgynes mais également avec de la couleur, de la ganterie et autres accessoires en cuir. De quoi remplir nos dressings de Miu Miu. Et enfin, Louis Vuitton a clos cette longue et intense semaine de la mode parisienne avec une profusion de coloris, matières, coupes et accessoires, en proposant une ligne élégante et sportive.
Mais s’il y a bien un fil rouge entre tous ces univers, c’est sans nul doute la fourrure véritable ou synthétique, qu’elle soit en ornement sur les cols, poignets ou bas de vestes ou bien en manteau et veston, qui se rend indispensable dans les collections de l’hiver prochain.