Jusqu’au 21 avril, le Bon Marché se transforme en Grande Librairie, éclectique et ludique, sous l’œil avisé de Sarah Andelman, l’ancienne directrice artistique du plus stylé des magasins de la capitale, Colette.
Temple de la mode parisien, le Bon Marché se rêve aujourd’hui en incontournable du monde de la culture, entre musée éphémère et librairie pointue. En confiant les rênes du projet à Sarah Andelman, cofondatrice du feu concept-store Colette reconvertie en éditrice de livres d’art, le Bon Marché se meut, jusqu’au 21 avril, en spot ultime pour bibliophiles parisiens. Organisés autour des Paper People monumentaux de l’illustrateur Jean Jullien – déployés sous l’emblématique coupole du grand magasin -, les rendez-vous littéraires s’enchaînent et les signatures, rencontres et autres débats offrent la possibilité aux lecteurs de la capitale de rester à la page. Une pause lecture bienvenue entre deux-trois emplettes qui fait entrer le livre dans la catégorie “objet de luxe” au travers d’une sélection d’ouvrages et de produits dérivés issus de l’univers de l’édition des plus désirables.
Le livre, nouvel « it-accessoire » ?
Parmi une programmation aussi dense que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, CitizenK a déjà cerclé de rouge le 23 mars prochain dans son agenda, pour assister à une conversation avec le photographe Martin Parr, sa galeriste Clémentine De La Féronnière et le critique Patrick Remy. Ça tombe bien : l’Anglais publie United Kingdom aux éditions Fashion Eye par Louis Vuitton, une ode au style british, kitsch et décalé, à l’image de l’humour bien connu de l’artiste de 71 ans. “Martin Parr est un chroniqueur de la vie ordinaire : de la classe ouvrière à l’aristocratie en passant par la classe moyenne, son regard n’a pas de frontière sociale. Arpenteur de tous les territoires, il l’est tout autant des sociétés qui les habitent : aucune n’échappe à son regard, mi-naïf mi-acerbe, qui se pose à l’identique sur la planète mode”, confient les équipes de Louis Vuitton, qui convient le photographe à brosser le portrait de ses concitoyens dans un objet-livre à la couverture rose bonbon. Une collaboration qui nous questionne : entre Sarah Andelman, figure de pointe de la mode devenue pro des bouquins, et Martin Parr, dont les clichés adulés par la fashion sphère sont aujourd’hui imprimés sur papier, la mode et la littérature sont-ils les nouveaux amants que personne n’a vu venir ? La griffe Louis Vuitton, elle, en fait un de ses accessoires phares depuis 1994. “L’édition est un savoir-faire d’excellence qui s’exprime depuis plus d’une quinzaine d’années au sein de la maison, initialement par la collection de littérature Voyager avec, puis par le City Guide, qui compte aujourd’hui une trentaine de destinations au catalogue, et le Travel Book, collection de carnets de dessins par des artistes du monde entier”, soulignent les équipes. “Fashion Eye naît en 2016, vingt ans environ après l’arrivée du prêt-à-porter chez Louis Vuitton, et décline avec passion des livres sur mesure”. Les rentrées littéraires sont-elles les nouvelles Fashion Weeks ? Réponse au Bon Marché.