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L’OR D’ABORD !

Par LAURENT DOMBROWICZ

Depuis 1919, Buccellati fait rimer orfèvrerie et haute joaillerie. Un vocabulaire singulier imaginé par quatre générations.

Lorsque Mario Buccellati ouvre sa première boutique en 1919, à un jet de pierres de la Scala, Milan n’est pas encore une ville de mode. Si la bourgeoisie et la noblesse ont beau fréquenter la capitale lombarde, l’Italie d’alors ne jure que par le modernisme et les progrès technologiques qui bouleversent l’industrie. à rebours de cet élan industriel, Mario Buccellati va cultiver l’art de l’orfèvrerie dans ce qu’il a de plus intemporel, mêlant dans ses créations les références à la Renaissance et en particulier aux âges d’or florentins et vénitiens. Sa passion pour les textiles précieux l’amène à proposer des pièces en tulle ou en dentelle d’or, devenues depuis d’incontournables signatures. Son fils, Gianmaria, lui succède en 1965 et ouvre un nouveau chapitre plus coloré et encore plus exubérant pour la marque devenue une icône de style internationale. Gianmaria est d’ailleurs l’un des fondateurs de l’Institut italien de gemmologie créé en 1973. Dès la fin des années 1970, Andrea rejoint l’entreprise fondée par son grand-père et séduit une nouvelle clientèle par son style graphique. Dans la grande tradition de l’orfèvrerie, la griffe Buccellati propose non seulement des bijoux mais aussi des pièces d’exception pour les arts de la table et notamment des animaux sculptés en argent au réalisme saisissant. Passée sous pavillon suisse depuis son rachat par Richemont en 2019, Buccellati n’a jamais renoncé à son vœu d’excellence ni à son style si identifiable, mise en scène immersive et souligne l’importance des grandes créations maison, revues par chaque génération. Le plus bel exemple de ce passage de témoin créatif est sans nul doute la broche papillon, symbole d’élégance, de légèreté et de transformation. La première, créée par Mario dans les années 1950, montre un travail de l’or très aérien avec de forts accents baroques. 

 *Cet article est issu de notre numéro d’Automne 2024. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*