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Blazer peint à la main, pantalon matière technique recyclée, col roulé élasthanne imprimé et masque de plongée PVC. Le tout, BOTTER. Photos : ANTOINE HÉNAULT

Le monde chic et écologique de Botter

Par LAURENT DOMBROWICZ 

Botter, le label fondé il y a cinq ans par Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh n’en finit plus de faire des vagues. 

Comment résister à ce duo hollandais aux racines caribéennes, dont les créations ont réconcilié le chic contemporain et la conscience écologique ? Ils ont étudié dans les meilleures écoles, à Arnhem puis à la prestigieuse Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers avant de fonder leur griffe en 2017. Depuis, ils ont raflé un nombre impressionnant (et justifié) de récompenses internationales, saluant à la fois leur engagement sociétal et un style aussi précis que novateur. En 2019, Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh ont été nommés à la direction artistique de la maison Nina Ricci, où ils ont officié avec brio pendant trois ans. 

Pour l’été 2022, leur collection Global Warming parle donc d’urgence climatique, sans détours mais avec poésie. Ils ont d’ailleurs travaillé avec l’ONG Parley qui mène un travail pour la protection des océans et de la faune. Cette collaboration a permis à Botter de composer leur garde-robe estivale avec 60% de matériaux issus de plastiques océaniques recyclés. Rencontre en apnée. 

CitizenK Homme : La quasi-totalité des duos de mode utilise leurs deux noms au moment de fonder leur griffe. Pourquoi avoir choisi uniquement le patronyme de Rushemy ?

Rushemy Botter / Lisi Herrebrugh : Pendant nos études, à un âge où on se prend très au sérieux (rires), on avait l’habitude de signer nos dessins BOTTER, un peu comme un logo. Ensuite, au moment de fonder la marque, ça s’est fait assez logiquement. Le nom est simple, efficace, avec une sonorité évidente dans la plupart des langues. Ce qui n’est pas forcément le cas de Herrebrugh. 

Votre génération a toujours connu les réseaux sociaux et l’e-commerce. Comment les intégrez-vous à votre travail ? 

Disons plutôt qu’on a grandi ensemble. On a évolué en même temps. Donc c’est un voisinage auxquels nous sommes habitués. Nous y voyons avant tout une formidable opportunité pour faire comprendre notre travail de manière directe à nos consommateurs, nos clients et notre communauté. 

Et au sujet de votre collection “Global Warming” ? 

Tout d’abord, cette collection est dans la continuité des précédentes. Nous ne concevons pas des histoires de mode déconnectées les unes des autres. Il y a un continuum important. Nous avons choisi d’évoquer le monde sous-marin car il concentre de manière aiguë l’urgence climatique, et encore d’avantage s’il s’agit d’un contexte insulaire.