Les pygmalionnes du design contemporain de collection.
Quand une ressortissante belge établie à Paris rencontre une Franco-Hollandaise installée à Anvers, le meilleur reste à deviner ! Clélie Debehault et Liv Vaisberg évoluaient toutes deux dans les sphères artistiques avant d’offrir au secteur du design l’une de ses plus belles foires, exclusivement consacrée à la création contemporaine de collection. En seulement quelques éditions, Collectible Bruxelles s’est hissée au rang des rendez-vous immanquables. Marque de fabrique de l’événement : un contenu aussi radical qu’inédit et un soin méticuleux apporté à chaque détail de l’organisation.
Six mois après le succès remporté par la première mouture new-yorkaise de leur foire, les deux jeunes femmes retracent leur itinéraire.
CitizenK Homme : Comment l’aventure a-t-elle débutée ?
Clélie Debehault : C’est tout d’abord une amie commune, l’architecte Sophie Dries, qui nous a introduite l’une à l’autre en 2015 à Paris. Elle devinait que nous aurions des choses à nous dire ! Très vite, nous nous sommes revues et, après un premier café, nous avions déjà posé les fondations de ce qui allait devenir notre foire !
Quels étaient vos points de convergences ?
C. D. : Nous partagions l’envie de faire bouger l’ordre établi en proposant un événement véritablement inspirant. À l’époque, nous partions du constat qu’il n’existait aucune foire dûment consacrée au design contemporain de collection. Celui-ci demeurait un parent pauvre des salons d’art ou de design. À l’inverse, notre projet excluait le design industriel et vintage au seul profit de créations contemporaines éditées en pièce unique ou en série limitée. Collectible – le nom de la foire – s’est dès lors imposée à nous comme une évidence !
Le positionnement n’était-il pas risqué ?
C. D. : Effectivement, notre chemin de crête était mince. Mais nous avions aussi la grande liberté de nous affranchir de nombreuses contraintes. Nous ne visions certainement pas un quadrillage de stands occupés par des galeries triées selon des critères draconiens.
Liv Vaisberg : Notre propos était de soutenir la création contemporaine, avant tout. On voulait fédérer toute la communauté du design en réunissant créateurs, curateurs, galeristes et institutions. Par ailleurs, notre public est animé par la passion du design plus que par la recherche d’un placement financier. En choisissant de soutenir un designer vivant, on lui permet de poursuivre sa carrière et de créer de nouvelles pièces. C’est là une forme de mécénat que nous défendons activement.
Comment l’adhésion au concept de la foire s’est-elle opérée ?
L. V. : Au départ, nombre de collectionneurs s’interrogeaient sur le concept même de design contemporain de collection. Mais le marché a évolué dans notre sens et l’audience de Collectible s’est largement accrue. Les fidèles des premières éditions ont rapidement été rejoints par les prescripteurs des secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et de la mode.
*Cet article est issu de notre numéro de printemps 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*