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Paris+ □ Maxwell Alexandre - Novo Poder A Gentil Carioca © Courtesy of Paris+ par Art Basel

Carton plein pour la semaine de l’art contemporain à Paris

Par Justine Sebbag & Sirine El Ansari

Du 20 au 23 octobre se tenait la semaine de l’art contemporain à Paris. Parmi une offre pléthorique de rendez-vous arty, Citizen K s’est rendu dans trois foires qui ont animé la capitale. De la sélect Paris +, qui remplace la FIAC après un demi-siècle de bons et loyaux services, à l’AKAA, dédiée à l’art et au design africain et ses diasporas, en passant par l’exaltante Paris Internationale, suivez le guide. 

Paris+ par Art Basel 

Cette édition d’Art Basel était sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois.  Après Bâle, Miami et Hong Kong, l’une des plus grandes foires d’art contemporain au monde a investi l’enceinte du Grand Palais éphémère. L’édition inaugurale, étalée sur 10 000 m2, s’est soldée par la visite de plus de 40 000 personnes, réunies autour du travail de curation de 156 galeries internationales. Présenté par le duo de galeristes parisiens mor charpentier, l’artiste Rayan Yasmineh confronte ses inspirations mésopotamiennes aux codes contemporains dans la peinture à l’huile Le Songe de Gilgamesh (2021). En photographie, l’artiste canadienne Suzy Lake habille les murs du stand de la galerie MFC Michèle-Didier avec sa série d’autoportraits magnétiques en noir et blanc Are you talking to me ? (1978-1979). Dans un couloir de peintures suspendues, la coqueluche de l’art contemporain brésilien Maxwell Alexandre questionne les représentations noires dans les espaces artistiques avec sa série de peintures sur papier kraft blanc Novo Poder (2019), présentée par la galerie A Gentil Carioca. Pari réussi pour cette première édition de Paris+ et la sélection éclectique des galeries mises à l’honneur. 

AKAA 

La foire d’art contemporain et de design AKAA (Also Known As Africa) s’est tenue au Carreau du Temple et a consacré son édition 2022 à 129 artistes africains, émergents ou confirmés. Dans une fine sélection de créateurs du continent et de ses diasporas, on retrouve les portraits francs et colorés du Nigérian Matthew Eguavoen, représenté par la galerie Afikaris,  rue Quincampoix. La galerie Anne de Villepoix expose sur son stand les œuvres de la Franco-Béninoise Leslie Amine, des acryliques et aquarelles hors-du-temps où le travail de transparence s’apparente à des bribes de rêves. Impossible pour finir de passer à côté du monument Abdoulaye Konaté, placé dans la nef centrale de la grande halle : cette figure de l’art plastique africain, dont le travail est exposé par la Galerie 38 de Casablanca, tisse à travers ses installations textiles en dégradés colorés un lien entre le Maroc et sa terre d’origine, le Mali.  Des œuvres qui reflètent le panaché artistique de cette septième foire d’art contemporain africain à Paris.

Paris Internationale 

La plus éclectique des foires s’est installée au 35, boulevard des Capucines, dans l’ancien studio de Nadar, pionnier français de la photographie. Haut lieu de création, c’est dans ce bâtiment que s’est tenue la première exposition impressionniste en 1874. Pour sa huitième édition, Paris Internationale encourage une fois de plus les découvertes et les discussions en sélectionnant 59 galeries originaires de 26 pays. En plus des trois galeries fondatrices et de celles collaborant de longue date avec Paris Internationale, 16 nouvelles venues étaient accueillies par la foire en 2022. Au cœur d’une sélection bouillonnante de créativité, on observe un net retour vers la peinture figurative chez les artistes contemporains. Les toiles de Joel Dean présentées par la galerie Derosia (New York) nous hypnotisent, tandis que celles de Kenneth Bergfeld promues par la galerie Jan Kaps (Cologne) ouvrent une brèche à la croisée du rêve et de la science-fiction.  Teinté de surréalisme et ponctué de discussions d’acteurs clés du monde de l’art, le programme de Paris Internationale nous a conquis. Rendez-vous l’année prochaine.