×
Crédit : Sam Wheat

Carnet de beauté du printemps de CitizenK

Par MAÏTÉ TURONNET

Entre classiques revisités et innovation pure, l’époque est résolument riche en valeurs sûres en ce qui concerne le monde de la beauté. Voilà notre carnet de beauté version CitizenK.

VU À LA TÉLÉ 

Si le parfum était télégénique, l’eau de parfum Chloé serait l’un des personnages centraux d’Emily in Paris, cette série un tantinet caricaturale sur la vie d’une Américaine à Paris telle que Netflix l’imagine : hyper lookée, aussi jolie que fraîche, drôle et délurée. Voyageuse aussi. Car, après Saint-Tropez dans la saison 2, ce nouvel opus olfactif nommé Nomade se déroule, disons le temps d’un week-end, dans un désert in- déterminé mais imaginairement fort : petite brise matinale de l’essence de bergamote, lumière du jasmin, exotisme d’un accord de datte, suavité de la vanille et sensualité du santal. On y croit. 

Incarnée par l’actrice anglo-indienne Naomi Scott (Jasmine dans Aladdin de Guy Ritchie), cette Chloé Nomade là est idéalement dans les canons du jour (métisse, très impliquée auprès d’enfants défavorisés, menant sa carrière librement en étant aussi productrice) et accompagne à merveille le parti pris éthique de la marque de réduire l’impact sur l’environnement (matériaux recyclés, carton certifiant la gestion durable des forêts). Et le parfum ? Végan, sans colorant artificiel et formulé à partir d’ingrédients 100 % d’origine naturelle. So 2022. 

CLIN D’ŒIL 

À l’adresse préférée d’Audrey Hepburn, les maquilleurs sont des stars. Olivier Echaudemaison (avant son départ pour Guerlain), Nicolas Degennes, puis, depuis février dernier, l’Anglais Thom Walker. Passé chez MAC Cosmetics à Paris, puis œuvrant pour de grands magazines (Dazed and Confused, Vogue, CitizenK) et photographes (Paolo Roversi, Nick Knight, Sølve Sundsbø), son premier geste est de reprendre l’un des flambeaux de la marque (qu’il ne signe donc pas) et présenter le Prisme Libre de l’année, soit plusieurs boîtiers (six au total) réunissant quatre teintes chacun, du “Mousseline Pastel” entre bleu pâle, vert très légèrement anisé ou rose très pâle, au “Flanelle Épicée” qui marie un rouge presque vermillon à un brun cannelle et deux beiges en camaïeux, ou le “Voile Rosé” sublimissime crescendo de roses parfaitement fondus les uns dans les autres. 

Le Prisme Libre existe depuis 2006. Et chaque année, il est réinventé par la Maison Givenchy. Quel boulot ! Quoi de neuf, outre les teintes ? Une formule extra lumineuse assurant douze heures d’éclat et vingt-quatre heures de matité modulable entre confort et transparence. Cadeau bonus ? On peut l’appliquer sur le fond de teint et un blush pour en prolonger la tenue. 

SUR-RÉGIME

Depuis son apparition en 2006, Capture Totale est un must- have pour toutes les Dior-addicts. La ligne ne cesse de croître, d’innover et de se perfectionner. Aujourd’hui c’est une Intensive Essence Lotion qui voit le jour. Comme les rares entreprises de son niveau, Dior cultive en ses propres jardins les espèces végétales dont sont extraites diverses molécules exclusives et exceptionnelles. Pour cette gamme, c’est à Madagascar que, il y a trente ans, les botanistes attitrés ont repéré puis cultivé une plante de la famille du gingembre, le Longoza, appelé sur place Fleur phénix tant son pouvoir d’auto-régénération est extraordinaire. Capable de littéralement renaître de ses cendres sur une terre brûlée. 

La Lotion dont il est aujourd’hui question en contient 75 %. Comment est-ce possible, se demanderont les curieux : en boostant les capacités du Longoza par une fermentation naturelle de 10 jours (on dit Longoza-Ferments Blend) ce qui, grâce aux miracles de la bio-chimie, entraîne un bénéfice sur les cinq paramètres de la jeunesse : l’éclat, l’hydratation, la fermeté, la résistance et la souplesse. De quoi requinquer les peaux en plein burnout et, évidemment, préserver celles qui ne le sont pas encore. 

IN THE MOOD FOR LOVE 

Avant d’avoir été (récemment) nommé à la direction de la création des parfums Dior, Francis Kurkdjian a eu une autre vie en fondant sa propre Maison. MFK, comme l’appellent les initiés, compte un certain nombre de grands succès de niche (Baccarat Rouge ou encore Oud Satin Mood, parfum mixte) moult fois copiés – on ne dira pas par qui – mais jamais égalés. 

C’est justement sur cet Oud étrangement poétisé par ses notes de violette, de vanille et de rose bulgare posées en contrepoint de l’accent très boisé de la résine d’oud laotien (également connu sous le nom de calambour, et ce n’est pas une blague) qu’il revient aujourd’hui avec une courte collection de merveilles olfactives. Par exemple, un habillage gravé à la main d’un moucharabieh d’or sur un verre bleu nuit, ou encore un coffret de quatre roll-on à dégainer à la moindre envie. Pas d’inquiétude, la fragrance n’étant pas du genre fugace, elle reste fidèle sur la peau, se coule dans tous les gestes et plus encore si on fait courir la bille tout autour de l’implantation des cheveux. Dernier objet très, très désirable, une bougie en biscuit de porcelaine de Limoges dans laquelle la finale d’épices ambrées vient dévoiler ses volutes orientales comme dans une danse du ventre.