Il y a des paires qui marquent un virage. D’autres, plus rares, redessinent la trajectoire. Avec la LV ButterSoft Foot Sneaker, Pharrell Williams ne se contente pas de proposer une nouvelle basket : il convoque tout un pan de la culture urbaine pour le faire dialoguer avec l’excellence artisanale de Louis Vuitton.
Sculptée avec la rigueur du geste et traversée par l’énergie brute des rues, cette pièce refuse le compromis. Elle ne parle pas un seul langage, elle en superpose deux : la précision millimétrée du luxe et la désinvolture revendiquée du streetwear. Ni posture, ni provocation. Juste une évidence radicale.
Dévoilée lors du défilé Homme Automne/Hiver 2025, la ButterSoft arrive à un moment charnière : celui où la sneaker ne se contente plus d’être un accessoire fonctionnel. Elle s’impose comme une pièce centrale de la garde-robe masculine. Une chaussure qui, du terrain de sport aux podiums, a su imposer ses codes, son énergie, son récit , jusqu’à devenir un essentiel transversal, du quotidien aux moments d’exception. Et Pharrell, lui, en connaît tous les chapitres par cœur.
Son nom, ButterSoft, dit déjà tout : une promesse de confort extrême, de marche fluide, littéralement « comme dans du beurre ». Le cuir, d’une souplesse rare, est travaillé en Italie comme une seconde peau. La semelle en gomme, gravée d’un motif « grain de riz » en hommage discret au Damier LV, ancre la silhouette dans l’héritage de la Maison.
Les détails, eux, ne mentent pas : logo LV embossé sur la tige, silhouette Phriendship – clin d’œil appuyé à Pharrell – sur la languette, et ce petit homard embossé à l’arrière, souvenir intime partagé avec NIGO, son complice dans la création de cette collection Homme Automne/Hiver 2025. Côté déclinaisons, le vestiaire s’emballe : 24 variations, du pastel timide au monochrome affirmé, certaines rehaussées de Monogram, d’autres pensées comme de véritables objets de collection…
Certaines ne fouleront jamais les trottoirs de Paris, New York ou Tokyo. La sneaker devient graal, trophée, objet de culte. Une rareté parfaitement orchestrée, dans la plus pure tradition du luxe contemporain et du streetwear pointu, pour ravir les collectionneurs avertis.
Il y a, dans cette paire, une mémoire du sport. Des premières chaussures de training des années 60 aux parquets de basket, jusqu’aux trottoirs new-yorkais. Elle évoque aussi bien les Air Force 1 blanches de l’ère Neptunes que les Puma Suede des premiers breakers. Avant que la rue ne devienne tendance, Pharrell l’habitait déjà.
Il ne copie pas le passé, il le réinvente à sa manière. Pour l’honorer. Et mieux l’élever. La ButterSoft n’est pas une énième sneaker. C’est une chaussure ambivalente, à la croisée des usages. Elle se glisse aussi bien sous l’ourlet d’un smoking que sous un bas de jogging. Ce que propose Pharrell ici, c’est une version douce du pouvoir. Une élégance en mouvement, fluide, libre. Un dandysme 2.0, sans costume trois pièces ni cravate serrée. Pas à pas, elle ne suit pas la mode. Elle la réécrit.
Ce sera ButterSoft. Ou rien.