Pour fêter le centenaire de la marque fondée par ses grands-parents Edoardo Fendi et Adele Casagrande, Silvia Fendi se fie à sa mémoire émotionnelle plutôt qu’à une relecture trop obséquieuse des très riches archives maison.

L’histoire de la maison Fendi pourrait faire l’objet d’un merveilleux biopic avec tous les ingrédients du genre: personnages hauts en couleur, high business et cinéma, rebondissements et love stories sur fond de glamour romain. Dynastique et matriarcale malgré les cinquante-quatre ans de règne créatif de Karl Lagerfeld, elle a traversé le siècle avec panache et incarne (toujours) des valeurs d’exception.
Qui mieux que Silvia Venturini Fendi elle-même pour imaginer ce défilé anniversaire et l’inscrire dans la plus absolue des modernités! Pas d’avenir sans passé et vice versa.
Le tant attendu défilé automne/hiver 2025-2026 nous plonge donc dans ses souvenirs, réels ou imaginaires. La scénographie évoque la boutique atelier de la Via Borgogna où les cinq sœurs Fendi – Alda, Anna, Carla, Franca et Paola – travaillaient et s’amusaient, recevant les clientes Alta Sartoria le jour et la jet-set de Cinecitta une fois la nuit tombée. Ce sont les petits-enfants de Silvia (les jumeaux de sa fille et collaboratrice Delfina Delettrez en charge de la joaillerie Fendi et de l’artiste Nico Vascellari) qui ouvrent le défilé. Leur look est une réédition d’une collection unisexe de fourrures dessinée en 1967 par Karl Lagerfeld pour qui Silvia, alors âgée de sept ans, servit de modèle. L’intéressée a d’ailleurs souvent déclaré que c’est à la suite de cette expérience qu’elle a réalisé ce qui se passait autour d’elle et de quoi sa vie serait sans doute faite.

*Cet article est issu de notre numéro d’été 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*