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Saul Leiter. Ana, vers 1950. Avec l’aimable autorisation de la Saul Leiter Foundation.

Que voir aux 54e Rencontres d’Arles ?

Par Coline Chaptal

Comme chaque été depuis 1970, la cité arlésienne ouvre les portes de ses églises et autres richesses architecturales à une riche sélection photographique à l’occasion des Rencontres de la photographie. Entre une glace chez Soleileïs et une sieste au bruit des cigales, CitizenK vous propose son top 5 des expositions à découvrir jusqu’au 24 septembre.

1- Assemblages de Saul Leiter

Nous pourrions décrire cette exposition comme un « coin de vue », un point de vue sur les fragments de vie que nous propose Saul Leiter. Son regard est parfaitement maîtrisé à un niveau intime. Nous le suivons dans ses pérégrinations urbaines – particulièrement new-yorkaises – mais également celles qui devaient se produire dans son esprit à cet instant-là. L’exposition nous promène entre vues intérieures et extérieures, de ses photographies à ses peintures – parfois réalisées à même les tirages. Ses jeux d’ombres se dévoilent à la lumière d’été de la cité arlésienne.

Au Palais de l’Archevêché
Pour découvrir l’œuvre de Saul Leiter, les éditions Textuel lui ont dédié un ouvrage en 2022.

2- Eveningside – 2012-2022 de Gregory Crewdson

Si le photographe américain a été mis en tête de liste de cette 54e édition, où les liens entre photographies et cinéma étaient soulignés par la séquence De films en images, ce n’est pas pour rien. Ses images cinématiques nous happent. Quel est le film dont elles sont issues ? Aucun, on le sait. Pourtant on ne cesse de se questionner sur les fils que peuvent tirer les images de cette trilogie réalisée entre 2012 et 2022. Mention spéciale pour la série Fireflies, antérieure à Eveningside, qui nous rappelle que Crewdson maîtrisait déjà son sujet alors qu’il est seul avec son appareil photo, dépourvu de toute la postproduction qu’il orchestre désormais.

À La Mécanique Générale
La triologie Eveningside a fait l’objet d’une publication chez Skira en 2022.

3- Aam Aastha de Charles Fréger

Après avoir exploré les mascarades à travers l’Europe (Wilder Mann, 2010- ), au Japon (Yokainoshima, 2013-2015) et aux Caraïbes (Cimarron, 2014-2015), la dernière entreprise anthropologique de Charles Fréger a eu lieu en Inde. Particulièrement envoûtante, la série Aam Aastha laisse la part belle aux masques et costumes afin d’explorer les rites et coutumes des différentes régions, ethnies et religions indiennes. Ces portraits, souvent de pied, laissent toute leur humanité à ces individus qui ont bien voulu se laisser capturer par le photographe dans l’expression de leurs pratiques ancestrales intimes.

À la Chapelle Saint-Martin du Méjan
Des portraits à découvrir également dans le livre édité par Actes Sud.

4- Ne m’oublie pas, collection Jean-Marie Donat

À croire que le fonds, ou plutôt les fonds de Jean-Marie Donat, est véritablement sans fond. Avec les archives du Studio Rex, studio photo installé à Marseille jusqu’en 2018, le collectionneur nous propose de retracer le chemin de ces immigrants et leur passage dans la cité phocéenne entre 1966 et 1985. Des photos « portefeuilles » amenées au studio pour réaliser des montages de photo de famille, aux photographies d’identités réalisés à deux pas de la Canebière, l’exposition souhaite réhabiliter le lien mémorial entre la France et l’Afrique.

À Croisière
Une quête à poursuivre dans le livre édité par delpire & co.

5- Entre nos murs, Téhéran, Iran, 1956-2014

Cette exposition, à mi-chemin entre la collecte de photographies et d’archives, retrace la vie d’une maison à Téhéran, du terrain nu en 1956 aux ruines de sa démolition entre 2014 et 2018 en passant par son abandon en l’état. Le projet, capturé par le père de famille, est riche en photographies de la maison, ses changements mais également ses habitants obligés de fuir l’Iran lors de la révolution islamique.

À Croisière


Plus d’informations et le programme complet sur le site des Rencontres d’Arles.