Pour son premier défilé chez Valentino, le plus attendu de la saison, Alessandro Michele a ravi ses admirateurs et conforté ses contempteurs qui attendaient une redite du maximalisme glorieux de ses années Gucci. Pour ses fans (dont nous sommes), ce nouveau chapitre commence sous de bons auspices : hors de question de succomber, même partiellement, aux sirènes du quiet luxury. C’est un décor de grenier aux meubles tendus de draps blancs et au sol couvert de miroirs brisés qui accueille ce Pavillon des Folies, titre de la collection mixte. Ornementale, décorative et frivole, la collection cite allègrement les années 70, même si les 80s, 30s, 40s font également partie du dispositif imaginé par Alessandro Michele pour la maison romaine à la très riche histoire. Plumes, broderies, dentelles, pois, rien ne manque à l’appel dans cette garde-robe qui prouve que l’on peut refaire une lecture magistrale de Valentino sans user et abuser de studs, de rose fuchsia ou d’abréviation logotypée VLTN. Si Alessandro cite de nombreux écrivains et philosophes à propos de la notion de beauté, on verra dans ce premier défilé un vrai propos cinématographique, avec les maîtres italiens en filigrane.