×
Salon panoramique intérieur de l’Arlecchino

TRAIN D’ENFER

Par NICOLAS DEMBREVILLE

Dessiné par Gio Ponti, l’Arlecchino est né dans les années 1960. Aujourd’hui, ce luxueux train rapide est utilisé pour des événements. Formica nous convie à son bord de Milan au lac de Côme.

À la gare centrale de Milano, il nous attend sagement à son quai, entre un train de banlieue sans grâce et un Frecciarossa, le TGV italien, franchement vilain. En marge de la Milan Design Week, qui s’est tenue en avril dernier, Formica a privatisé l’Arlecchino, cet express de légende, pionnier de la grande vitesse italienne. Glamour à souhait, il se veut à l’époque, le train du futur. Il est aujourd’hui, plutôt le train d’une poésie aux accents fifties. Avec ses formes arrondies, bulbeuses, influencées par l’aéro dynamique naissante, on retrouve un peu dans son dessin l’esprit avant-gardiste du designer américain Raymond Loewy.

Ce luxueux express est une grande fierté pour les Italiens. Il est emblématique de l’essor économique et de l’avance technique de la Péninsule après-guerre. Lancé en 1960 à l’occasion des Jeux olympiques de Rome, il est cosigné par le célèbre architecte et designer Gio Ponti et par l’architecte Giulio Minoletti. Son nom, Arlecchino, en hommage au personnage de la commedia dell’arte, découle de sa décoration intérieure et de ses revêtements muraux bien colorés.

Pour restaurer ce train, les intervenants de la Fondazione FS Italiane ont consulté les archives. Ils ont mis la main sur des croquis et photos originales. L’idée était de, le rétablir dans sa configuration originelle, y compris ses luxueux sièges en velours, aux coloris vifs. Quelques équipements modernes, comme des prises électriques et fiches USB ont été intégrées, mais le plus discrètement possible.

*Cet article est issu de notre numéro d’été 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*