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L’artiste saoudienne Manal Al Dowayan Crédit Photo: D.R

Le sac Lady Dior ou la féminité selon Monsieur Dior

Par LAURENT DOMBROWICZ

Lady Dior Art : morceaux choisis.

Si la maison Dior a choisi le sac Lady Dior comme espace de création pour la crème des artistes contemporains, ce n’est absolument pas par hasard. Ce bijou maroquinier né il y a vingt-six ans concentre tout l’esprit de la maison et bon nombre de ses signatures comme le motif cannage et les quatre lettres de son nom devenues charms métalliques en référence aux grigris que le très superstitieux Monsieur Dior affectionnait tant. Un épitomé de féminité, au-delà de la genèse du modèle et de sa médiatisation. Le plus it bag des it bags voit, pour la sixième fois, des artistes se pencher sur son cas. Plus encore que dans les éditions précédentes, les 12 invités ont proposé des relectures et des refontes radicales. Premier (gros) coup de cœur pour Manal Al Dowayan, qui place son identité saoudienne au centre de son travail. Dans les trois modèles Lady Dior qu’elle propose, on retrouve son engagement sociétal en faveur de la jeunesse et des femmes de son pays ainsi que certaines de ses œuvres précédentes comme Landscapes of the Mind, un travail photographique réalisé en 2009. Roses des sables, plumes et broderies, palmiers et paysage pétrolier, l’artiste réunit son quotidien et son imaginaire avec brio.

Dans un style diamétralement opposé, bien que la notion d’engagement les relie de manière invisible, le plasticien et performeur français Antonin Hako joue une partition légère et futuriste avec une vision du Lady Dior que l’on pourrait, à tort, prendre pour un simple render virtuel. Il enrobe le sac d’une résine transparente ultralight créant une illusion de mouvement et d’apesanteur. Baptisée “Sac en-volée”, cette création nous transporte immédiatement au septième ciel. En première classe, évidemment.