Si l’histoire de Barbie est richement documentée, l’aventure des poupées pour garçons est plus secrète. Durant vingt ans, deux mannequins rivaux se sont affrontés sur le marché.
Deux aventuriers nommés Big Jim et Action Joe.
Ken, cet oisif qui ne songe qu’à jouer au tennis ou se promener main dans la main avec Barbie, était un cauchemar pour le petit dur à cuir de 10 ans. Tel est le constat lucide de l’expert en culture populaire Pascal Pinteau. Mais, étrangement, ce ne sera pas la firme créatrice de Barbie qui lancera la première poupée pour garçons. Hasbro, le concurrent de Mattel, va s’atteler à la conception d’une figurine en quête de virilité. En 1964, est déposé aux États-Unis le brevet de GI Joe, cette figurine d’une trentaine de centimètres avec ses vingt et un points d’articulation qui s’inspirent des modèles en bois pour dessinateur. Et avec ce signe particulier qui anéantit tout risque de méprise avec Ken : une profonde balafre sur la joue droite. Ainsi, pour désigner ce mannequin dont les tenues de marin, pilote ou fantassin sont inspirées de l’armée américaine, un seul mot sera désormais banni chez les équipes marketing : celui de “poupée”.
*Cet article est issu de notre numéro d’Hiver 2023. Pour le lire dans son intégralité, vous pouvez vous procurer votre exemplaire en kiosque ou sur le site. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*