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© Bienaimé 1935

Dans les armoires des néo-apothicaires

Par Justine Sebbag

Comme le suggèrent les écrits sur les cosmétiques du poète Ovide, l’intérêt pour la beauté ne date pas d’hier. Et si à l’époque, on ne s’embarrassaient pas de connaître la composition des produits, on y accorde aujourd’hui la plus grande attention. Des remèdes de grand-mère aux produits miracles, la beauté ancienne a le vent en poupe. Cela n’a pas échappé à des marques historiques qui renouvellent leur image et modernisent leurs gammes afin de s’adapter à une jeune clientèle en quête d’authenticité. Découvrez quatre néo-apothicaires qui insufflent une touche de nostalgie dans nos armoires à beauté. 

  • Bienaimé 1935 

Fondée par le parfumeur visionnaire ​​Robert Bienaimé en 1935, la marque est lancée avec la commercialisation de cinq fragrances : Éveil, Fleurs d’Été, La Vie en Fleurs et Vermeil. Après le décès de son fondateur en 1960, Bienaimé s’éteint peu à peu avant de renaître en 2021 sous l’impulsion de Cécilia Mergui. Cette passionnée d’Art déco déniche un poudrier Bienaimé dans une brocante, tombe amoureuse de la marque, la rachète et la modernise. Son ambition ? Conserver l’héritage de Bienaimé tout en y incorporant les nouveaux enjeux de durabilité. Cécilia Mergui transforme alors les packagings en écrins précieux, réutilisables et recyclables. Une ode aux souvenirs et à la beauté intemporelle. 

  • L’Officine Universelle Buly 

Alors que l’Almanach du commerce recense pas moins de 139 parfumeurs à Paris en 1807, le talentueux Jean-Vincent Bully formule ses premières inventions grâce au progrès de la science. Parmi elles, un vinaigre aux mille vertus, clé d’une beauté parfaite, dont les gazettes de l’époque louent l’efficacité. Contemplant avec nostalgie l’âge d’or de la beauté parisienne que la marque a contribué à ériger, l’Officine Universelle Buly se réinvente au XXIe siècle, avec un seul L, symbolisant une nouvelle ère. À l’origine de cette renaissance, Victoire de Taillac et Ramdane Touhami entendent croiser l’enseignement des recettes anciennes aux technologies innovantes afin de proposer une beauté sur mesure, qui invite à prendre du temps pour soi. 

  • Patyka 

Dans l’effervescence des Années folles, un apothicaire parisien formule l’Huile Absolue, un élixir aux huiles essentielles et végétales qui devient rapidement le secret de beauté préféré des Parisiennes. Redécouverte quelques décennies plus tard, la formule permet de lancer la maison parisienne Patyka, du grec ancien “apothêkê” qui signifie magasin. En 2002, Patyka devient l’une des premières marques à être certifiées bio dans le monde. Tout en cultivant son héritage, la maison déploie une expertise unique en chimie verte. Résultat ? Des produits à la composition impeccable fabriqués en France. 

  • Santa Maria Novella 

En 1221 à Florence, des frères dominicains fondent le couvent de Santa Maria Novella. Sur place, ils cultivent un jardin potager qui sera le lieu d’expériences médicinales et de préparations naturelles pendant plusieurs siècles. Mais c’est véritablement au XVIe siècle que la marque prend son envol. En 1533, la jeune Catherine de Médicis quitte Florence pour épouser le futur roi de France et demande un parfumeur. C’est ainsi que grâce à la personne de Renato Bianco, l’art du parfum se répandit depuis Florence dans le monde entier. Toujours en vente, L’Eau de la Reine est la plus ancienne fragrance de l’Officine Santa Maria Novella.