Connues pour leurs formes audacieuses et leur design avant-gardiste, les montures de la maison parisienne Emmanuelle Khanh ont réussi à imposer leur style unique dans le paysage de la mode dès le lancement de la première collection optique et solaire en 1971. Après une longue pause créative, la marque a placé sa confiance en la personne d’Eva Gaumé pour reprendre les rênes de la direction artistique.
Après dix ans de rééditions d’archives à la suite du retrait de sa créatrice en 1997 et de son décès en 2017, la marque trouve un nouveau souffle avec la vision créative d’Eva Gaumé, placée à la direction artistique de la maison depuis 2019. Pour Eva, la paire de lunettes est plus qu’un simple accessoire, c’est un objet mode. Formée à la Haute École d’art et de design de Genève, passée par Piaget et la joaillerie de luxe, la Lyonnaise d’origine intègre l’équipe d’Emmanuelle Khanh en 2017. Rapidement, Eva s’imprègne de la vision de la lunetière et opère sa magie avec des designs audacieux et modernes qu’elle pense pour les femmes d’aujourd’hui, mais pas que : “La marque a toujours souhaité s’adresser aux femmes de son époque. Mais la lunette est beaucoup moins genrée que le vêtement, et avec mes créations, je souhaite aussi m’adresser aux hommes qui peuvent porter les lunettes Emmanuelle Khanh à la manière d’un David Bowie ou d’un Miles Davis dans les années 70, ou plus récemment comme Olivier Rousteing que l’on a vu avec le modèle iconique EK 1998”.
Le style fantasque et assumé de la marque s’est imposé dès sa création, un style à l’image de sa créatrice qui ne se séparait jamais de sa monture carrée et oversize. Aujourd’hui, les paires de la collection intitulée Héritage incarnent l’esprit révolutionnaire d’Emmanuelle Khanh et le renouveau insufflé par Eva Gaumé : dans son approche, cette dernière souhaite exalter l’héritage de la marque en y apportant une touche design et moderne, tout en continuant à honorer l’artisanat lunetier français. “À mon arrivée, j’ai fait en sorte de conserver nos liens avec les ateliers de l’Ain et du Jura, qui sont des bassins de fabrication majeurs en France et dans le monde.” Du façonnage des branches à la découpe des verres, les lunettes Emmanuelle Khanh jouissent d’un savoir-faire ancestral de renommée internationale, où le travail de l’acétate se fait dans une perspective de durabilité.
Autre bassin mondial de la fabrication lunetière, les ateliers japonais de la région de Fukui donnent corps aux idées d’Eva Gaumé pour les lunettes de la collection Studio. Émerveillée par la maîtrise locale du titane, Eva Gaumé a choisi d’explorer la technique des artisans nippons et de faire durer cette collaboration sur le long terme. Conçues à Paris et fabriquées au Japon, les créations de la collection Studio possèdent des structures fines et épurées en résonance avec la sobriété stylistique des Japonais, tout en préservant les formes audacieuses qui caractérisent la vision d’Emmanuelle Khanh.
La jeune directrice artistique travaille depuis trois ans en étroite collaboration avec son compagnon et photographe James Tennessee Briandt lors des shootings de la marque, un duo qui rappelle l’union créative d’Emmanuelle et de son mari Quasar Khanh, designer vietnamien au style innovant et futuriste. Eva Gaumé se dit “fortement attachée” au nom Emmanuelle Khanh, elle qui a découvert l’art de la lunette en intégrant l’équipe la première fois lors d’un stage en 2013. “Aujourd’hui, mon équipe et moi sommes liées d’une passion commune autour du nom Emmanuelle Khanh. C’est une marque que je trouve très humaine. Dans l’esprit de sa fondatrice, j’aime savoir que mes créations peuvent être portées par des gens que je croise dans la rue. Emmanuelle, aussi, voulait démocratiser le luxe en conservant le caractère haut de gamme de ses créations.”