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NORDICA HF_simonrainer

STATION DE SKILLS

Par EDOUARD ALEXANDRE

Cet hiver, au cœur d’une station alpine qui s’éveille, une journée se raconte avec deux noms en tête d’affiche : Duvillard et Nordica. Un skieur, une neige fraîche, et un programme clair : profiter de la montagne du premier télésiège au dernier verre, avec des marques qui connaissent l’histoire de la glisse comme si elles l’avaient écrite. Duvillard, né de la course et devenu maître de la silhouette alpine, et Nordica, maison italienne qui a façonné des générations de chaussures de ski.

Côté textile, Duvillard ouvre le bal. La maison porte le nom d’Henri Duvillard, figure du ski français des années 70, qui a transposé l’exigence de la compétition dans une garde-robe taillée pour les pistes. Depuis, la marque cultive un mélange rare : technicité précise et allure maîtrisée. Le matin, enfiler une veste Duvillard, c’est retrouver un geste familier : coupes nettes, matières qui réchauffent sans épaissir, couleurs travaillées. Comme un uniforme officieux de ceux qui prennent l’hiver au sérieux sans renoncer à l’esthétique.

Aux pieds, la partition se joue chez Nordica. Née au cœur de l’Italie du ski et forte de plusieurs décennies de modèles pensés pour la montagne, la marque accompagne depuis longtemps champions et vacanciers. La HF, nom du modèle imaginé pour simplifier la vie du skieur, en est la version contemporaine : une chaussure qui rend le moment de l’enfilage presque anecdotique. On y entre sans contorsions, on referme, et la journée peut commencer, avec ce mélange de maintien et de confort qui met immédiatement en confiance.

Sur les pistes, le duo trouve naturellement sa place. Duvillard libère le mouvement, garde la chaleur et dessine une silhouette nette sans jamais couvrir le paysage. Nordica assure une conduite sûre et fluide, suffisamment précise pour suivre les envies du jour, qu’elles soient tranquilles ou plus engagées.

À midi, pause en terrasse. Les chaussures Nordica se desserrent en un geste, l’effort se met entre parenthèses. Les vestes Duvillard s’ouvrent sur des premières couches qui tiennent autant du vêtement que de la sous-couche technique : rien de négligé, tout reste en place face au soleil. On parle de la neige, de la prochaine piste, des petites frayeurs du matin déjà transformées en anecdotes. Le style, ici, n’est pas une pose mais une continuité, de la première remontée au dernier passage sous les bannières.

On rentre, on retire les chaussures, on laisse les flocons fondre dans l’entrée. Douche chaude, visage qui se détend. Duvillard nous accompagne également en soirée : on troque la tenue de la journée pour la panoplie après-ski de la maison. Doudoune plus urbaine, pull en laine mérinos, fausse fourrure, pièces douces et structurées à la fois qui permettent de quitter le chalet sans rompre le fil de la journée.

On ressort, propre, réchauffé, légèrement rosé par l’effort. Un verre, une conversation qui traîne, la sensation d’avoir eu une vraie journée d’hiver. Celle qu’on attendait depuis l’automne.