Il y a, chez D’Orsay, cette façon singulière de parler d’amour sans un mot d’amour. Tout est dans le sillage, sur la peau : un frisson léger, un secret que l’on glisse contre la nuque, avant un baiser volé.
Depuis Alfred et Marguerite, l’histoire s’écrit à deux voix : le feu et la pudeur, la caresse et la brûlure.
Sous la direction d’Amélie Huynh, la Maison retrouve cette ferveur originelle. Elle imagine les parfums comme des fragments de lettres jamais envoyées, des confidences déposées sur la peau, à portée de mémoire, à la manière de Proust, pour qui chaque sensation pouvait réveiller un souvenir enfoui.
Après Tonka Hysteria, Flower Lust et Incense Crush, les Philtres d’Amour accueillent deux nouveaux sortilèges : des extraits concentrés, comme des aveux. Holy Berry et Rose Blaze.
Holy Berry, signé Tanguy Guesnet, dévoile une fraise loin d’être innocente. La fragrance révèle une chair tendre, laiteuse et juteuse, caressée d’un oud blanc presque mystique. Le santal s’y pose, la vanille s’y enroule. Un parfum qui effleure la peau et ranime un souvenir enfoui. Un jeu de séduction gourmand, où la fougue et la douceur du fruit se mêlent, glissent sur la peau et se dérobent à la fois.
Rose Blaze, selon Jordi Fernández, met la rose au centre d’un feu discret. Elle brûle doucement sous les notes de bergamote, de pêche et de benjoin. L’encens s’y mêle, le bois respire. La fragrance déploie une chaleur subtile, celle d’un cœur qui bat trop fort. Le parfum devient un geste intime, une mémoire tactile, rappelant cette sensibilité proustienne où chaque souffle, chaque caresse, réveille le désir et l’émotion.
Amélie Huynh veille sur tout cela comme on garde une flamme ancienne. Elle orchestre sans appuyer. Sous sa main, D’Orsay parle de l’amour comme d’un risque à reprendre, encore et encore. Ces parfums ne séduisent pas : ils appellent. Ils ne se contentent pas d’habiller la peau. Ils révèlent.
Les nouvelles fragrances D’Orsay sont de véritables élixirs d’amour : chaque note caresse les sens, séduit les cœurs et laisse un sillage où la magie de l’amour flotte encore.