Parisiens aoutiens, mettez le cap sur les embruns sans partir loin ! Pas besoin de train pour prendre le large grâce à ces trois adresses qui vous feront oublier que vous n’êtes pas tout à fait en bord de mer.
Boréal, les amoureux de la mer nature
À deux pas de Jules Joffrin, Le Boréal vibre au rythme d’une cuisine à quatre mains. Philippine Jaillet et Charles Neyers, premiers candidats à avoir participé à Top Chef en couple, nous invitent à leur table miraculeusement à l’écart du tumulte parisien, où l’on se sent instantanément bien. Ambiance café de quartier revisité, cuisine ouverte, tout est réuni pour profiter du spectacle qui se prépare devant nos yeux et papilles ébahis. La cheffe, passée par Ferrandi, Pierre Hermé et Taillevent, cisèle les assiettes avec une précision joaillière. Lui, autodidacte passionné, excelle dans les cuissons lentes et les accords inattendus. Les amoureux se sont rencontrés en cuisine et s’y retrouvent chaque jour depuis.
La carte, dans son étui de cuir gaufré révèle simplement deux menus dégustation en cinq temps (sept en réalité) : Le Zénith, omnivore, et La Canopée, végétal. Pour vous donner un aperçu, les surprises vont des gnocchis aux coquillages et araignée de mer (servis dans l’araignée !) au lapin fermier accompagné de moules et homard bleu de l’île de Sein. Côté jardin, la gavotte à la pomme de terre fumée, aubergine et sauce XO, avec sa fleur de courgette ricotta-verveine nous laisse pantois. Et que dire du final commun autour d’un sorbet tomatillo-jalapeño ou de la tarte crème brûlée au vin jaune et fromages du Jura. Le breuvage n’est pas en reste, notamment grâce au travail de création bluffant autour du sans alcool, poire-sarrasin-asperge fermentée ou pétillant lavande-estragon, pour ne citer qu’eux. Le service et la description des assiettes (fondamental, compte tenu des associations) est à l’image de la cuisine, d’une douceur sans pareille. Le couple réussit le tour de force de rendre accessibles des saveurs que l’on n’aurait jamais imaginé marier et nous rappelle à quel point la cuisine est un art, qu’ils maitrisent à la perfection.
39 rue Montcalm, Paris 18e
Matsuhisa ou la vie de palace japonaise
Au Royal Monceau – Raffles Paris, palace légendaire redessiné par Philippe Starck, Nobu Matsuhisa a choisi d’installer son premier restaurant en France. Cet hôtel emblématique, inauguré en 1928 et classé Palace depuis 2013, s’offre une entrée théâtrale sur l’avenue Hoche, déroulant son tapis rouge aux visiteurs, donnant l’impression d’un moment hors du temps dès la réception franchie.
Derrière cette adresse se cache un chef japonais au parcours singulier : formé à Tokyo mais façonné par ses années au Pérou, Nobu Matsuhisa imagine une cuisine qui marie précision nippone et vivacité sud-américaine. À Paris, cette vision a été confiée à Emanuele Bombardier, chef exécutif formé aux côtés de Nobu dans ses maisons phares. Sa brigade de maîtres sushi confectionne les plats signatures de la maison : sashimis de rouget, tataki de saumon, morue noire au miso, tacos de poisson cru ou encore tobanyaki de Wagyu. Le tout dans un cadre feutré, qui dévoile un jardin à ciel ouvert aux beaux jours. Une adresse où l’on vient autant pour la finesse de l’assiette que pour l’atmosphère unique du Royal Monceau.
37 avenue Hoche, Paris 8e
Doki Doki, le cœur qui s’emballe
Doki Doki (troisième du nom à Paris), enchante désormais la rue des Martyrs. Le concept, imaginé par Romain Taieb, tire son nom d’une onomatopée japonaise qui imite le battement du cœur. Et pour cause ! Il semble compliqué de nier que notre respiration s’accélère également face à la chorégraphie culinaire qui se déroule sous nos yeux.
Tout se joue au comptoir : assis face aux chefs, on se délecte de la préparation de chaque handroll, confectionné minute à partir de produits tels que les algues nori de la mer d’Ariake, un choix varié de poissons ultra frais, un riz travaillé à la perfection, entre autres sashimis o-Toro, tartares de daurade royale, ou mochis maison… Le décor, extrêmement soigné contribue à l’immersion. Confié à RODAA Studio, dont le talent n’est plus à prouver, il mêle béton brut, bois blond et papier texturé. La lumière se reflète sur les surfaces mates, les lignes sont épurées et tout converge vers le bar central en U, pensé comme une scène ouverte sur la cuisine. Le pari minimaliste mais chaleureux, effet atelier, est relevé haut la main.
51 rue des Martyrs, Paris 9e