Des centrales électriques à la retraite et des incinérateurs de déchets se muent en pôles touristiques de premier plan. Tour d’horizon au sommet de la fournaise.
Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est le même architecte qui a dessiné les iconiques cabines téléphoniques rouges et les plus massives centrales électriques de Grande-Bretagne. Aujourd’hui, ces glorieux vestiges de la révolution industrielle ne vomissent plus leur noirâtre fumée de charbon mais ont été transformés en discothèque, musée, appartements de luxe, espace événementiel ou bar à cocktails. Et les architectes des nouvelles centrales thermiques ont a coeur de poétiser ces édifices dans une démarche d’intégration urbaine et d’amélioration de l’air. Car on est passé d’une production d’énergie “noire” à une production d’énergie “verte”. Les avancées technologiques qui permettent des équipements plus réduits et plus aérodynamiques nous offrent désormais des bâtiments ludiques et volontairement fantaisistes.
On voit fleurir sur ces constructions un mur d’escalade, une piste de ski, un parc de loisirs végétalisé ou une forêt de troncs suspendus. Ces nouveaux phares deviennent même de véritables attractions touristiques. Comme si l’avertissement de l’architecte poète Friedensreich Hundertwasser avait enfin trouvé un écho : “La pollution optique de l’environnement que représentent des constructions déprimantes, agressives et sans âme, est la pollution la plus dangereuse, car elle anéantit la dignité de l’homme.”
*Cet article est issu de notre numéro d’été 2025. Pour ne manquer aucun numéro, vous pouvez également vous abonner.*







