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La GMT 8315 © Serica

Serica : coup de jeune sur l’horlogerie mécanique traditionnelle

Par Justine Sebbag

« Rien ne se perd, tout se transforme » comme le dit l’adage, et Jérôme Burgert, fondateur de la marque de montres Serica, l’a parfaitement intégré. Pour cet ancien journaliste reconverti en horloger, il est essentiel de connaître les modèles emblématiques, mais inutile de les copier – en moins bien – sans y ajouter une touche personnelle, une vision. Sur la devanture du numéro 32 de la rue de Turenne, dans le 3e arrondissement de Paris, on peut lire « Horlogerie suisse, maroquinerie française ». La boutique-atelier Serica est située en plein cœur du quartier historique des horlogers, où il se dit que ces maîtres du temps se croisent régulièrement à la brasserie Le Roi de Pique pendant l’heure du déjeuner. Fraîchement revenu d’un salon horloger à San Francisco, Jérôme Burgert nous accueille dans son antre parisien en ce début du mois de juin avec le sourire, plein d’anecdotes en tête.

D’emblée, on perçoit chez lui une passion évidente pour les montres, dont il pourrait parler des heures durant, mais aussi pour les belles voitures, la mécanique et les machines. « Des trucs de mecs », résume-t-il, non sans ironie. Serica, c’est avant tout un nom, celui d’une province éloignée qui fut le dernier point de commerce sur la mythique route de la soie. Il incarne la philosophie de la marque et la vision de son fondateur, qui souhaite concevoir des montres adaptées à une vie menée à cent à l’heure et aux voyages, jusqu’au bout du monde s’il le faut. Cette vie est celle des aventuriers modernes, des sportifs qui ont le goût des belles choses. Lorsqu’on lui demande à quoi ressemble le client type, Jérôme Burgert répond qu’il n’y en a pas. Serica plaît autant aux jeunes hommes qui cherchent à acquérir leur première montre qu’aux connaisseurs à l’affût de nouveautés et d’innovations.

Fondée en 2019, la jeune marque française compte bien faire son nid et prospérer dans le domaine horloger. Proposant des montres suisses certifiées chronomètre et même anti-magnétique pour la dernière en date (la 5303 COSC), Serica propose des modèles au luxe discret qui restent abordables. L’un des premiers défi de la marque ? Appliquer son design minimaliste aux montres GMT, cette complication horlogère permettant d’afficher un second fuseau horaire, qui est dominée sur le marché par la marque Rolex dont c’est l’ADN depuis 1954. Aux côtés de la montre GMT (modèle 8315), la montre de type militaire (modèle 4512) et la montre de plongée (modèle 5303) posent définitivement les bases du style Serica. Dans une approche néo-vintage, la marque attire ainsi les nostalgiques d’une époque – vécue ou fantasmée – et entend bien les accompagner dans leurs aventures les plus folles.