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Nathanaël Koffi, dealer de couleurs

Par ZOÉ TEROUINARD

Des touches de couleurs vibrantes qui égayent un gris-Paris : voilà le joli résumé de la pratique de Nathanaël Koffi qui, par de petits aplats, transforme les choses les plus banales de notre quotidien en sublimes brèches de lumière. Sur les réseaux ou en galerie, sur des toiles ou des vieilles voitures, cet artiste pluridisciplinaire enchante à travers son art naïf, cruellement essentiel par ces temps de chaos. Régressive mais aussi plus politique qu’il n’y paraît, sa peinture se reconnaît au premier coup d’œil, à l’image de l’artiste d’ailleurs, dont les vestes colorées détonnent dans le paysage monochrome de la capitale. Nous l’avons rencontré à l’occasion du mois le plus court de l’année pour une Karte Blanche qui saura, à coup sûr, nous apporter une bonne dose de vitamine D pour patienter jusqu’au printemps. 

Sur Instagram, tu te définis comme un “color dealer”. D’où te vient cet amour pour la couleur ? 

Je pense que cet amour de la couleur vient de mon côté enfantin, que j’ai toujours cultivé. Depuis petit, je constate que la couleur est quelque chose qui égaye les gens. Nous sommes dans un quotidien un peu morose, et essayer de rayonner et de faire sourire autour de soi, c’est important. Et puis surtout, la couleur est un langage universel ! 

Comment t’es-tu initié à la peinture ?

De manière autodidacte avant tout. C’est arrivé par le biais du skateboard qui est ma première passion. J’avais pas mal de planches qui trainaient à la maison… J’ai été captivé par l’artiste Damien Hirst, qui fait énormément de choses mais qui a surtout des palettes de couleurs que j’apprécie (notamment ses Cerisiers en Fleurs), et ça m’a beaucoup inspiré, alors j’ai voulu retranscrire ça, avec mon énergie, sur mes skateboards. Je me suis pris au jeu, je suis même tombé amoureux de cet art… et voilà où on en est !

Justement, tu peins sur des skateboards, sur des ballons, sur des voitures, et même sur un Playmobil géant à l’occasion d’une des Biennales de Paname. Comment te définirais-tu en tant qu’artiste ? 

Je me définirais comme un artiste pluridisciplinaire. Je suis un artiste plasticien. Comme je le disais, je suis autodidacte donc je me situe hors de ces cases “académiques”. J’adore jouer avec différentes textures, et la mode m’influence aussi pas mal.

Quels sujets aimerais-tu aborder dans tes prochains travaux ? Et quel support souhaiterais-tu décliner en peinture ?

Il y a pas mal de sujets que j’aimerais développer, en l’occurrence le contexte migratoire actuel. C’est quelque chose qui peut être perçu comme très “touchy”, mais par le biais de mon art, je sais que je pourrai apporter de la légèreté pour que ça parle à un plus grand nombre, pour pouvoir éduquer et mettre la lumière sur cette situation. C’est très important pour moi. L’amour aussi. C’est d’ailleurs le sujet principal de ma prochaine exposition, où je tourne autour de ce sujet, où je pose énormément de questions – que je me suis posées d’ailleurs !

Concernant les supports, je suis friand de tous supports ! Les voitures, toujours, ça reste l’une de mes passions, qui me vient de mon père. Et, pourquoi pas réaliser une suite d’hôtel ? Affaire à suivre !

Instagram : nathanaelkoffi
Agent : [email protected]
Vidéaste : Ervin Chavanne
Journaliste : Zoé Terouinard
Merci au restaurant Bonhomme pour l’accueil