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Suspiria de Dario Argento (1977)

Cinq films à (re)voir pour Halloween

Par Justine Sebbag

À l’origine, Halloween vient de la fête de Samain, célébrant la fin de l’année celtique. Dans la tradition, on considère cette nuit de transition d’une saison d’été claire vers une saison hivernale sombre comme l’ouverture d’une frontière entre le monde des morts et celui des vivants. L’industrie du cinéma n’a pas attendu que cette croyance devienne une fête – très – commerciale en Occident pour s’emparer du thème de l’effroi. Déstabilisants, envoûtants ou kitsch, voici cinq films à voir ou revoir à l’approche d’Halloween. 

Suspiria de Dario Argento (1977) 

Découverte deux ans plus tôt dans Phantom of the Paradise de Brian De Palma, l’actrice Jessica Harper incarne le personnage de Suzy Banyon, une jeune adolescente américaine qui vient s’installer à Fribourg, en Allemagne, dans le but d’y intégrer une école de danse prestigieuse. Pour son premier film d’horreur fantastique, Dario Argento se plonge dans l’ésotérisme et invente l’histoire d’une lignée de sorcières aux penchants sanglants. Plus qu’un film, Suspiria est une expérience multisensorielle où le sublime côtoie l’horreur. 

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The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman (1975) 

Cette adaptation de la comédie musicale de Richard O’Brien n’a pas connu un franc succès à sa sortie mais n’en demeure pas moins l’un des plus célèbres midnight movies. Devenu l’un des films culte du genre, cet opéra-rock met en scène un couple tout juste fiancé qui tombe en panne sur une route isolée. Dans leur quête d’un téléphone, Brad Majors et Janet Weiss sont accueillis par deux domestiques dans une grande demeure aux allures de château hanté. Sans en avoir vraiment le choix, ils se retrouvent à prendre part aux festivités excentriques de leurs hôtes et font la rencontre du flamboyant Dr Frank-N-Furter qui entonne la chanson Sweet Transvestite.

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Les Prédateurs de Tony Scott (1983) 

Malgré un casting cinq étoiles réunissant David Bowie, Susan Sarandon et Catherine Deneuve, Les Prédateurs fût un flop à la fois commercial et critique. Il venait pourtant dépoussiérer le genre du film de vampires en situant son action principale au cœur du New York des années 80. Deneuve y joue le personnage de Miriam, créature mi-femme mi-vampire, née en Egypte il y a 4 000 ans avec le pouvoir de la jeunesse éternelle. Face au vieillissement accéléré de son compagnon John, elle va user de ses charmes pour tenter de le garder à ses côtés. Avec son esthétisme léché, quasi publicitaire, le film scrute de près la beauté de ses protagonistes et de leur passion dévorante. 

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The Love Witch d’Anna Biller (2016) 

À la fois hommage et pastiche des films giallo, genre cinématographique italien à la frontière entre horreur et érotisme, The Love Witch questionne les fantasmes de son personnage principal, Elaine Parks. Après la mort de son mari, cette sorcière des temps modernes part vivre en Californie où elle compte bien trouver l’homme idéal, aidée par ses potions magiques. Malgré une esthétique ultra kitsch et acidulée, le film porte un discours critique à travers sa protagoniste. Elaine déjoue les stéréotypes généralement attribués aux femmes : elle n’est ni complètement transie d’amour ni complètement dénuée de sentiments.  

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X de Ti West (2022) 

La dernière production horrifique d’A24 sortira pile à temps pour Halloween. Fondée par David Fenkel et Daniel Katz il y a moins de dix ans, la société de distribution A24 s’impose dans l’industrie cinématographique avec des productions mettant en avant le cinéma d’auteur américain contemporain. X suit les aventures d’une équipe de tournage sans le sou qui se rend au fin fond du Texas pour tourner un film pornographique à la fin des années 1970. Logés chez un couple d’octogénaires qui découvre assez rapidement ce qui se trame dans la dépendance de leur maison, ils décident de se venger. Rendant hommage aux slashers movies, Ti West déjoue les codes de l’horreur grâce à des personnages faussement archétypaux. 
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